Après plus de 2 millions d’exemplaires vendus, il est temps pour Fiat de remplacer la 1100. Toutefois, il n’est pas question pour la marque Italienne de produire une version améliorée de son modèle actuel. Avec Autobianchi et ses Primula de 1964 et A111 de 1968, Fiat a testé auprès du grand public de nouvelles solutions techniques avec succès. La nouvelle venue (la Fiat 128), connue en interne sous le nom de projet X1/1, sera donc une traction, la première de la marque. Cette technique commence à se généraliser pour les petits modèles des marques généralistes mais n’est pas encore dominante. Fiat se modernise et se place même à la pointe du progrès puisque la Fiat 128 bénéficiera aussi d’un moteur en position transversale, d’une suspension à 4 roues indépendantes, d’un moteur avec un arbre à cames en tête avec une distribution par courroie et d’une boite de vitesse dans le prolongement du moteur.
Au niveau du style, il n’est pas question de révolution par contre. La 128 se présente sous une forme très classique de berline 4 portes avec malle arrière ou 2 portes avec le même profil. Pas de hayon au programme mais une version break est prévue pour les mois à venir. La ligne est très carrée presque caisse à savon avec des volumes bien distincts. Le style se rapproche de la Fiat 124 sortie en 1966 avec des chromes bien présents. Encore une autre innovation qui va tendre à se généraliser : les vitrages avant et arrière sont collés.
Les tests de résistance aux chocs ont été poussés au maximum afin d’offrir une sécurité totale aux occupants.
A l’intérieur, la disparition du tunnel central de transmission a permis de placer un plancher plat au profit de l’habitabilité. L’intérieur se veut fonctionnel avant d’être luxueux. La simplicité est de mise tout comme la solidité. Les sièges sont recouverts de simili plus résistant et durable qu’un tissu.
On retrouve quelques innovations comme un essui glace avec une vitesse intermittente ou encore une colonne de direction en 3 parties afin de ne pas blesser le conducteur en cas de choc.
Coté motorisation, c’est un tout nouveau 4 cylindres en ligne de 1116 cc pour 55 ch qui est créé par l’ingénieur en chef Aurelio Lampredi. La vitesse maxi promise est de 140 km/h. La distribution est assurée par une courroie crantée plutôt qu’une classique chaine, technique qui commence à se répandre afin d’abaisser les couts de production et d’entretien. Le moteur est si compact qu’il permet de loger la roue de secours sous le capot.
La boite de vitesse est à 4 rapports tous synchronisés.
La suspension est indépendante aux quatre roues et se compose d'une dispositif McPherson à l'avant et de ressorts à lames transversales à l’arrière, qui fait également office de barre stabilisatrice. Les freins sont à disques à l’avant et tambours à l’arrière.
La Fiat 128 se présente sous la forme d’une berline à 4 portes de 3,850m de long pour 1,590m de large sur 1,340 de haut pour 750 kg. L’empattement est de 2,450m
Au sujet de la 128, il est intéressant de noter que Giorgetto Giugiaro raconte que lorsqu’il s’est rendu en Allemagne pour présenter son projet pour la futur Golf 1, il s’est aperçu que les ingénieurs allemands avaient étudier en profondeur de nombreuses 128 et avaient utilisés cette dernière comme référence pour sa qualité.
La série 1 : 1969 – 1972
La présentation intervient en Avril 1969 mais la commercialisation ne débute que le mois d’après au prix de 930 000 lires en Italie pour le modèle à 4 portes et 875 000 pour la 2 portes. A sa sortie, la concurrence se compose des Peugeot 204 et Simca 1110 qui font partis des modèles les plus récents et modernes mais aussi des Ford Escort mk1 ou Opel Kadett B qui sont encore des propulsions à moteur culbuté.
Les essais de la presse spécialisée sont élogieux. La 128 se conduit facilement, avec une bonne tenue de route et des performances plutôt convaincantes.
En 1970, Fiat obtient le titre de voiture de l’année pour la 128.
Toujours en 1970, Fiat propose une nouvelle carrosserie. Il s’agit d’un break mais à 3 portes qui vient s’ajouter au catalogue. Nommé Familiare, ce modèle profite à plein du plancher plat pour offrir un grand volume de chargement.
En 1971 à partir du salon de Genève, Fiat propose une version plus racée de sa 128. La 128 Rally reprend le même bloc mais revu à 1290 cc pour 67 ch. Uniquement proposée avec la carrosserie à 2 portes, elle offre une présentation plus jeune et sportive. On la reconnait à sa calandre peinte en noir mat, ses bandes latérales adhésives noires, ses projecteurs additionnels et ses feux arrière ronds (les mêmes que sur le 850 Sport Coupé). L’intérieur n’est pas en reste avec une présentation différente : nouvelle sellerie en simili noir avec sièges inclinables et appuis têtes, console centrale au sol, compte tours et jauge de pression d’huile.
Elle est vendue 14% plus chère que la version normale tout en proposant des performances supérieures (+10 km/h).
L’année 1971 est aussi le point de départ de la commercialisation du coupé à partir du salon de Turin de Novembre, une carrosserie différente de la berline à 2 portes avec un grand coffre de 320 l. Bien qu’elle se nomme Fiat 128, le coupé n’a pas grand-chose à voir avec la berline si ce ne sont les moteurs mais qui ont été revus. La plate forme a tellement été retravaillée par le bureau d’étude qu’elle n’a plus grand-chose à voir.
Cette fois le profil est celui d’un coupé avec un arrière tombant mais sans hayon. Le coupé est nommé Sport dans la plus pure tradition Fiat de l’époque. L’empattement a été raccourci et la suspension avant est modifiée. Le coupé se présente sous la forme d’un coach 2 portes de 3,808m de long, 1,560m de large pour 1,310m de haut.
Une mini gamme de coupés est organisée. Elle s’organise autour des 2 moteurs déjà connus mais qui sont revus pour offrir plus de puissance. Le 1116 cc passe ainsi de 55 à 64 ch grâce à un carburateur double corps alors que le 1290 cc atteint 75 ch au lieu de 67. Ces 2 moteurs peuvent être combinés à 2 finitions, donc 4 versions en tout.
Ford avec sa Capri, Renault avec les 15 et 17 mais aussi Opel avec sa Manta constituent les plus féroces concurrents.
La gamme débute par la S (ou Sport) qui se reconnait à ses phares carrés et à son intérieur simplifié.
Alors que de son coté, la SL (ou Sport Luxe) affiche des doubles optiques à l’avant, une calandre spécifique, un intérieur plus luxueux, des jantes alliage et une instrumentions plus complète
On trouve aussi une version L (ou Luxe) du coupé à partir de 1972 qui reprend l’intérieur et les feux avant de la SL mais sans les jantes alliage et associé à un équipement un peu simplifié.
La 128 coupé est critiquée par la presse sur le manque d’un 5éme rapport sur la boite de vitesse même sur la version 1,3l. Par contre la tenue de route, l’économie d’usage et la puissance du freinage sont unanimement salués. Les débuts commerciaux sont prometteurs car déjà 2000 commandes ont été passées dès le salon à la présentation des coupés.
La gamme 128 est désormais complète mais va encore évoluer.
La série 2 : 1974 – 1976
A partir de Novembre 1972, un nombres importants de modifications relance la carrière de la 128. Au niveau esthétique, sur les berlines 2 et 4 portes ainsi que le break Familiare, une nouvelle calandre en plastique noir remplace la grille précédente et les butoirs de pare choc disparaissent.
Coté technique il y a aussi des nouveautés. Un cerveau frein à dépression est ajouté, un alternateur remplace la dynamo et les freins sont majorés.
Au même moment, Fiat lance la 128 Special qui reçoit le 1290cc de la Rallye mais dégonflé à 60 ch uniquement sur les berlines 2 et 4 portes. Elle se reconnait à se phares avant rectangulaires avec une calandre chromée, des feux de recul et son équipement revu à la hausse. Il est aussi possible de commander la 128 Special avec le 1116 cc.
En 1974 et 75, 519 coupés en version 1,1l sont assemblés à partir de CKD par Polski Fiat.
De son coté, le coupé attend 1975 pour évoluer. Le style est profondément revu avec l’ajout d’un hayon sur toutes les versions. Que ce soit l’avant, l’arrière ou même la découpe des vitres latérales, la version Sport mue complètement jusqu’à son nom qui devient Fiat 128 3P. L’avant, quel que soit la version est toujours à 4 phares. A l’arrière une triplette de feux remplace le bloc unique vertical.
Pas de changement à noter niveau motorisation si ce n’est une optimisation des consommations. L’opération de chirurgie esthétique est profonde car Fiat souhaite relancer les ventes de cette version qui n’atteint pas les chiffres espérés.
Fiat présente ce nouveau coupé comme étant plus familiale avec son large coffre, plus pratique avec son hayon et plus sécurisant avec ses vitres teintées et ses ceintures à enrouleurs de série, ce qui reste une première à ce niveau de gamme. Les ventes de coupés ne sont pas aussi bonnes qu’espérées à cause du premier choc pétrolier en particulier.
Toujours en 1975, la version Rally est abandonnée.
La série 3 : 1976 – 1985
Avec l’arrivée de la Fiat Ritmo dans 2 ans qui viendra remplacer la 128, cette dernière profite de l’année 1976 pour se refaire une dernière beauté… à moindre frais car la Ritmo nécessite des investissements colossaux. Cette nouvelle série est connue sous le nom de Nuova 128. Les feux avant de Fiat 127 sont adaptés alors que les pare chocs passent au tout plastique. Les feux arrière sont désormais de gros blocs qui intègrent les feux de recul. L’intérieur est aussi revu avec une présentation plus chauleuse avec en particulier du velours sur les sièges.
Les moteurs sont reconduits sans grand changement, juste des adaptations au niveau de la pollution et de la consommation avec des rapports de pont allongés.
Une gamme complète de finition est mise en place allant de la L à la C et se terminant par la CL qui n’est disponible qu’avec le 1290 cc.
La berline 2 portes est abandonnée alors que le break Familiare est renommé 128 Panorama avec un nouveau dessin de l’arrière et uniquement en 1116 cc.
En 1978, La Ritmo est commercialisée, ce qui ne signe pas l’arrêt de mort de la 128, juste une adaptation au marché car elle reste comme une alternative bon marché dans le catalogue du constructeur italien. Toutefois la gamme 128 se réduit à la berline 4 portes et au break Panorama uniquement en version 1100 CL.
Toujours en 1978, dernière évolution pour le coupé 128 3P qui se mue en 128 Sport Special. A coup d’accessoires, de spoilers et de bandes inspirés par une série spéciale allemande nommée GTX en 1977, elle affiche une présentation très tape à l’œil.
En 1980, le break n’est plus fabriqué alors que la berline reste au catalogue jusque fin 1985 en Italie bien que la production ait cessée en 1983.
Au même moment, la production du coupé stoppe après 330 897 exemplaires produits mais la commercialisation se poursuit pour écouler les stocks. Il faudra attendre une vingtaine d’années et la Fiat Coupé pour retrouver un modèle équivalent dans la gamme du constructeur italien.
En Italie, la Fiat 128 a atteint 3 107 000 unités produites alors qu’on atteint 4 428 674 exemplaires en comptant tous les pays producteurs de 128, sans compter les nombreux dérivés.
Les caractéristiques techniques :
Fiat 128 1,1l berline 1969 :
4 cylindres en ligne 1116 cc (80x55,5) de 55 ch à 6000 t/m, couple de 7,9 mk à 3000 t/m
Vitesse maxi 140 km/h
785 kg (2 portes) 805 kg (4 portes)
Fiat 128 Rally 1971 :
4 cylindres en ligne 1290 cc (86x55,5) de 67 ch à 6200 t/m, couple de 9 mk à 4000 t/m
Vitesse maxi 150 km/h
820 kg
Fiat 128 1,1l Special 1974 :
4 cylindres en ligne 1116 cc (80x55,5) de 55 ch à 6000 t/m, couple de 7,9 mk à 3000 t/m
Vitesse maxi 140 km/h
805 kg (2 portes) 820 kg (4 portes) 825 (break)
Fiat 128 1,3l Special 1974 :
4 cylindres en ligne 1290 cc (86x55,5) de 60 ch à 6000 t/m, couple de 9,2 mk à 3000 t/m
Vitesse maxi 145 km/h
805 kg (2 portes) 820 kg (4 portes) 825 (break)
Fiat 128 1,1l Special 1976 :
4 cylindres en ligne 1116 cc (80x55,5) de 55 ch à 6000 t/m, couple de 8,3 mk à 3000 t/m
Vitesse maxi 140 km/h
805 kg (2 portes) 825 kg (4 portes) 825 (break)
Fiat 128 1,3l Special 1976 :
4 cylindres en ligne 1116 cc (86x55,5) de 60 ch à 6000 t/m, couple de 9,9 mk à 3000 t/m
Vitesse maxi 145 km/h
805 kg (2 portes) 825 kg (4 portes) 825 (break)
Fiat 128 1,1l coupé 1971 :
4 cylindres en ligne 1290 cc (86x55,5) de 65 ch à 6600 t/m, couple de 9,4 mk à 3600 t/m
Vitesse maxi 156 km/h
815 kg
Fiat 128 1,3l coupé 1971 :
4 cylindres en ligne 1116 cc (80x55,5) de 75 ch à 6000 t/m, couple de 8,3 mk à 3800 t/m
Vitesse maxi 164 km/h
820 kg
Fiat 128 1,1l coupé 1975 :
4 cylindres en ligne 1290 cc (86x55,5) de 65 ch à 6000 t/m, couple de 8,6 mk à 4100 t/m
Vitesse maxi 156 km/h
850 kg
Fiat 128 1,3l coupé 1975 :
4 cylindres en ligne 1116 cc (80x55,5) de 73 ch à 6000 t/m, couple de 10,2 mk à 3900 t/m
Vitesse maxi 164 km/h
850 kg
Zastava :
Zastava produit en ex Yougoslavie (Serbie) des Fiat sous licence. Dérivée du modèle italien, la Fiat 128 entre en production dans l’usine de Kragujevac en 1971 sous le nom de Zastava 101 ou Zastava Skala ou Skala 55 mais se vendra aussi comme Yugo 101 selon les pays de l’ancien bloc de l’Est où elle est commercialisée.
Elle se présente sous une forme inédite, originale et moderne puisque la Zastava 101 est une berline à 5 portes avec hayon mais aussi à 3 portes, des déclinaisons que la Fiat ne connait pas. Cette carrosserie était prévue dès le début en Italie mais a été écartée pour s’en tenir à un design plus classique. Le coffre offre 315l au quotidien mais jusque 1010l une fois la banquette rabattue. Seule le 1116 cc est commercialisé.
Le succès est immédiat et durable. Dans les pays de l’Est, la Zastava 101 apparait comme étant la proposition la plus moderne.
En 1976, la 101 est restylée avec un habillage en plastique des pare chocs et un remaniement de l’intérieur pour le remettre au gout du jour et l’améliorer.
La Zastava 101 sera exportée à travers l’Europe dont la France sous le nom de Zastava 1100. Elle obtient un succès d’estime un peu partout en Europe où elle est proposée comme l’un des modèles les moins chers disponible.
Un nouveau rafraichissement est opéré en 1980 avec des nouveaux pare chocs, et une nouvelle calandre. La finition s’enrichit avec par exemple les sièges en skai qui disparaissent au profit du velours et se vend en version S (Super) et SC (Super Confort) encore un peu mieux équipée. Les rétroviseurs passent au plastique. C’est seulement à ce moment que le moteur de 1290 cc est aussi commercialisé. La SC est équipée du 1290 cc avec un carburateur double corps pour 64 ch.
A noter que Zastava produit aussi des Fiat 128 à la façon italienne uniquement en carrosserie 4 portes, vendue sous le nom de Zastava 128 de 1980 à 2003 à 230 000 exemplaires. Ce modèle provient d’une ligne de montage italienne transféré en Yougoslavie suite à l’arrêt de la fabrication en Italie. De fait, la Zastava 101 devient aussi disponible en 4 portes.
En 1981, une Zastava Special avec un équipement plus complet est aussi ajoutée au catalogue avec une version du 1290 cc poussé à 73 ch.
En 1983, Zastava lance les versions GT et GTL. Elles se reconnaissent à leurs pare chocs plus gros et chromés, une nouvelle calandre et un intérieur revu (volant, tableau de bord, console centrale…). Les suspensions ont été assouplies.
En 1987, Zastava remplace son nom par celui de Yugo afin de fêter les bons débuts de ses ventes aux USA des petits modèles. Les Zastava 101 deviennent donc des Yugo 1,1l et 1,3l GX et en profitent pour recevoir un intérieur rafraichi.
Dès 1988, le nom change pour Yugo Skala 55 ou 65 en fonction du moteur. Les pare chocs évoluent encore et les intérieurs sont à nouveau renouvelés. Un allumage électronique Bosh est installé et la Skala 65 reçoit une boite à 5 rapports.
En 1991, Zastava fête son millionième modèle produit de la famille Z 101.
Il faut attendre 1994 pour qu’une nouvelle modification soit apportée. Les suspensions et les boites de vitesses sont revues. A cette occasion, les noms évoluent en Skala 55C et 65C.
En 2008, une dernière série de modifications sont apportées, surtout pour intégrer des pièces mécaniques mais aussi esthétiques d’autres Zastava en production (surtout la Zastava 10, une Fiat Punto 2 locale) comme les rétroviseurs. La planche de bord est encore revue avec un compteur à fond bleu, des sièges plus confortables sont installés et une clé unique sert à ouvrir toutes les serrures. Une installation GPL peut aussi être opérée à l’usine.
La production se poursuit jusqu’en Novembre 2008. Elle était vendue pour à peine 4 000 € et même moins chère que la première Yugo 55 du catalogue. Sa production s’établie à 1 273 532 exemplaires auxquels il faut ajoute les modèles produits pour exportation en CKD.
La Pologne a produit entre 1973 et 1983 à partir de CKD dans l’usine Polski Fiat des Zastava 101 pour un total de 51 541 exemplaires.
On trouve aussi une production en Egypte sous la forme de la El Nasr 128 à partir de CKD pour 80 000 unités.
Les modèles produits en CKD sont très similaires quelques soit le pays d’assemblage. Une version standard est proposée avec un intérieur en skai noir alors qu’une version De luxe propose des sièges en tissu rouge, des chromes et des inserts en faux bois.
A partir de 1976, une version 101L (luxe) remplace la De luxe avec une face avant revue, de nouveaux sièges, des feux de recul, un lave glace électrique et une assistance au freinage. Un seul moteur est prévu : le 1116 cc mais qui peut être équipé de différents carburateurs.
Le modèle évolue peu. Il faut attendre 1979 pour que le modèle standard soit remplacé par une Zastava 101B. A cette occasion la 101L passe au 1290 cc de 73 ch mais reste marginale dans la production.
Seat 128 3P :
La filiale espagnole de Fiat produit des modèles sur le sol ibérique qui diffèrent parfois de la production italienne. Dans le cas de la Fiat 128, il n’y a pas eu de production d’une Seat 128 berline. Seul le coupé, à partir de 1976 sous la forme d’une Seat 128 3P entre en production. Cette version est identique à la version italienne sauf au niveau des motorisations.
Seat utilise ses propres moteurs conçus et produits localement. La base est le bloc monté longitudinalement sur les Seat 124 qui sont des propulsions et qui doit donc être adapté à un montage transversal sur la carrosserie italienne du coupé 128 qui est une traction. Les ingénieurs espagnols utilisent les travaux de leurs homologues italiens qui ont réalisés des travaux similaires sur l’Autoblanchi Primula de 1964. Une nouvelle transmission est mise au point afin de s’adapter à 2 moteurs (un 1197 cc et un 1438 cc) tous 2 dérivants du bloc à arbres à cames latérales qui sont déjà obsolètes chez Fiat. Seat profite au maximum de sa licence de production de ces moteurs qui existent depuis les Seat 124 et perdureront encore jusqu’à la fin des années 80.
Les chiffres de vente sont décevants avec seulement 32 093 exemplaires produits. Pour le même prix, le consommateur espagnol pouvait opter pour une Seat 124 Especial 1430 avec de vraies prétentions familiales et une carrosserie plus classique. Les véhicules sportifs à cette époque étant vu comme un luxe en Espagne, les 2 versions de Seat 128 3P ont connues peu de succès, avec leur arrière façon fastback qui n’est pas au gout de la population locale.
Une seule finition est proposée mais elle s’associe aux 2 moteurs. Le 1197cc propose 67 ch à 5600 t/m. Avec un couple de 90 N/m à 3700 t/m à partir de son carburateur double corps, ses ventes ont été 3 fois moins importantes que l’autre modèle. La boite de vitesse compte 4 rapports et permet une vitesse maxi de 153 km/h. Nommée Seat 128 3P 1200 Sport, elle est produite dans l’usine Zona Franca proche de Barcelone.
De son coté le 1438 cc offre 77 ch à 5400 t/m sur la Seat 128 3P 1430 Sport. La vitesse maxi est de 158 km/h. Le couple s’établit à 111 N/m à 3400 t/m avec un carburateur toujours à double corps. La boite reste à 4 rapports.
Les tous premiers modèles sortis des chaines ne proposaient pas de feux de détresse, d’appuis tête ou de ceinture à enrouleur au grand damne des dirigeant italiens qui ont forcés la main à Seat pour le montage de ces équipements de sécurité.
En 1979, Seat lance une série spéciale : la Fiat 128 3P Berlinetta Sport, identique à la version italienne afin de délocaliser sa production. Suite à des problèmes administratifs, ces modèles n’ont pas pu quitter le sol espagnol et ont été vendus sur place. Ainsi quelques modèles équipés du 1116 cc (vendues comme 128 3P Crono à 200 exemplaires) et du 1290 cc ont fait la joie de quelques clients locaux car le prix de vente avait été ramené à 50% de celui du modèle italien.
La production stoppe en 1980 suite à la rupture des accords entre Fiat et Seat après un eu plus de 32 000 exemplaires produits.
La Fiat 128 dans le monde :
Italie :
On dénombre en tout 4 428 674 exemplaires de la Fiat 128 produites dont 3 107 00 en Italie.
Yougoslavie :
L’autre pays le plus producteur de Fiat 128 a été la Yougoslavie par Zastava qui a sorti 1 273 532 exemplaires de 1971 à 2008. Elle a été vendue dans une inédite version à 5 portes et hayon sous le nom de Zastava 101 jusqu’en 2001 pour devenir Zastava Skala. Sous forme de CKD elle s’est aussi exportée vers la Pologne et l’Egypte.
Espagne :
La particularité de la version espagnole est de n’avoir été produite que sous la forme du coupé 3P de 1979 à 1982 pour 31 893 exemplaires. Les moteurs ont été des dérivés locaux de 1197 cc et surtout de 1430 cc.
Argentine :
Fiat, grâce à sa filiale Fiat Concord qui existe depuis 1919, produit localement ses modèles. La 128 connait une production identique au modèle italien à partir de 1971 et jusqu’en 1990 pour 255 110 exemplaires. En Argentine, seule la berline 4 portes est produite au début. La seule différence est un pare choc adapté à la législation locale.
En 1973, le break rejoint le catalogue mais dans une version à 5 portes inédite. Il est nommé Rural.
A partir de 1978, la 128 argentine reçoit un nouveau dessin qui la modernise énormément mais s’éloigne du modèle italien. Si l’avant reçoit bien les feux de la Fiat 127, l’arrière adopte des blocs optiques différents bien plus gros. Elle reçoit le nom de Fiat 128 Europa.
Alors que la production italienne de la 128 va stopper, en Argentine un restylage important est appliqué à la 128 qui devient 128 Super Europa. Elle devient une sorte de Fiat Regatta en recevant les gros blocs optiques avant typiques des Fiat de cette époque. Les berlines 4 portes et break 5 portes sont toujours au catalogue. Le moteur de 116 cc est abandonné, remplacé par le 1301 cc dans une version à 62 ch alors que le 1290 cc est lui aussi remplacé par un 1498 cc de 82 ch avec une boite à 5 rapports. La production se termine en 1990.
Il y a aussi eu des versions sportives, les IAVA, de 1971 à 1983. Le moteur reçoit un carburateur double corps et un nouveau collecteur d’admission. Avec le 1,1l, la puissance était de 70 ch alors qu’elle grimpait à 90 avec le 1,3l pour 170 km/h. Elles étaient vendues sous le nom de Fiat 128 IAVA TV 1100 ou 1300. Une version avec carburateur triple corps de 100 ch a aussi été commercialisée.
En 1983, une version 1500 a aussi intégré le catalogue brièvement. Les activités IAVA ont été stoppées en 1985.
Colombie :
Produite à partir de 1973 en CKD dans l’usine de Bogota (éléments assemblés sur place à partir de pièces provenant d’Argentine), elle restera au catalogue jusque 1980 où elle a été très appréciée. Seule la berline 4 portes a été proposée uniquement avec le 1290 cc.
Il a fallu attendre 1978 pour que le 1116 cc soit aussi proposé à la vente sous le nom de Fiat 128 San Remo.
Egypte :
La filiale locale a produit en CKD de 1970 et jusque 2009 la El Nasr 128 mais ce modèle a connu plusieurs vies. De 1970 à 1980, c’est l’Italie qui fournit les pièces alors que c’est Zastava qui prend la suite.
Fiat 128 Moretti :
Moretti est un carrossier italien qui propose des dérivés originaux de modèles courants, surtout sur base de Fiat.
La Fiat 128 n’échappe pas à sa patte avec un coupé et un dérivé découvrable à toit targa. Produit de 1969 à 1976 à environ 100 exemplaires, la Fiat 128 Moretti Roadster utilise le moteur de 1,1l d’origine.
L’équipement était plus complet que la berline ou que le coupé Fiat 128 avec la possibilité d’obtenir des vitres électriques ou des sièges en cuir.
En 1975, un léger restyle intervient avec de nouveaux pare chocs noirs plus larges et le passage au moteur de 1,3l de la berline Special.