Lancia Delta (chapitre 2) : La Prisma
Publié : dim. 28 janv. 2007 9:03 pm
Lancia Prisma, l’autre Delta :
Pour 1982, Lancia lance la Prisma. Une berline moyenne 3 volumes pour remplacer la Beta Trevi qui se base sur la Delta. C’est encore une fois Giugiaro qui assure le design. Toutefois la Prisma n’est pas une simple Delta à coffre. Afin de mieux différencier les 2 autos et surtout harmoniser la ligne après l’ajout du coffre, quelques détails, en particulier sur l’avant, vont venir donner une vraie personnalité à la Prisma. Si le style de la Beta Trevi a souvent été critiqué avec peu de fleurs dans le langage, celui de la Prisma sera moins sujet à controverse même s’il n’est pas au goût du jour des français. Par contre, en Europe et surtout du sud, les carrosseries à coffre (3 volumes) sont plus appréciées et la Prisma va confirmer les bonnes ventes de la Delta avec cette nouvelle variante.
Ainsi la Prisma va être une Lancia à part entière avec sa propre gamme, son propre style, plutôt qu’une simple Delta à coffre. De la Delta, on reprend les moteurs, la structure de base et une partie de la carrosserie, portières comprises. Les suspensions sont reprises à la version GT et tout le reste, y compris l’intérieur est nouveau et spécifique à la Prisma.
La berline se veut sage, discrète et élégante ; une bonne familiale en somme.
En 1986, afin de suivre le style de la grande sœur toute fraîche sortie, la Thema, la Prisma va avoir droit à un restylage léger qui va lui permettre de mieux coller au design des grandes berlines de la famille. C’est surtout autour de la calandre et des pare chocs qu’on retrouve le mieux cette nouvelle expression.
La première série :
Trois moteurs sont disponibles, repris de la Delta. Le 1300 de 78 ch, le 1500 de 85 et enfin le double arbre 1600 de 105 ch constituent déja une gamme complète à la sortie de la Prisma. Le 1500 peut recevoir selon les années et les marchés, une boite automatique à 3 rapports. Seule la 1600 a droit à des freins à disques à l’arrière. La gamme se complètera avec une version diesel.
Le poids, malgré l’ajout de la malle à l’arrière, est sensiblement le même que les Delta, à savoir de 935 à 975 kg. Le coffre annonce 410 litres. La banquette est rabattable et le coffre recouvert d’une moquette préformée.
La seconde série :
Alors que bientôt 200 000 Prisma ont été produites, un restylage intervient au salon de Turin 1986 avec comme modèle, la grande sœur, la Lancia Thema. Les pare chocs sont à peine modifiés afin de mieux envelopper la silhouette. L’intérieur est aussi retouché, avec un peu plus de soin apporté aux assemblages, des tissus nouveaux et une planche de bord remaniée.
Les moteurs aussi évoluent. Le 1600 gagne une injection électronique. Le haut de gamme est assuré petit à petit non plus par le 1600 i.e. mais par un 2,0l à 4 roues motrices. Le réservoir de carburant passe de 45 à 57 litres.
En 1988, alors que la production va bientôt stopper, des versions LX (plus haut de gamme encore) vont être mises en vente avant que les séries spéciales Symbol ne viennent clorent les débats.
Les chiffres de production toutes séries confondues :
1300 : 82 818
1500 manuelle et automatique : 67 759
1600 : 99 746
1600 i.e. : 50 790
1900 Ds : 38 965
1900 TDs : 42 195
4WD et intégrale : 4 522
Total : 317 378
La version ultime et la plus rare : la 4WD
Avec la seconde série de 1986, apparaît le 1600 i.e. d’un coté mais aussi le 2,0l accouplé à une transmission intégrale permanente. Dénommée 4WD, la gamme Prisma se dote d’un haut de gamme quasi équivalent à la Delta HF 4WD mais sans le turbo. Les versions à 4 roues motrices, dans ce milieu des années 80 ont le vent en poupe, et chaque constructeur y va de sa berline 4x4, jurant que l’avenir verra ce marché se développer et représenter dans les 25% de la production dans la décennie à venir... C’était sans compter que ces 4 roues motrices seront plutôt des véhicules haut sur pattes que des berlines.
La transmission est permanente sur les 4 roues avec un peu plus de couple sur le train avant (56% contre 44% pour l’arrière). Le coffre perd un peu de sa contenance avec la présence de la roue de secours dans le coffre. Cette transmission intégrale se compose de 2 différentiels : un central auto bloquant et un second qui gère la répartition du couple. Il existe la possibilité de bloquer manuellement le différentiel arrière afin d’améliorer encore la motricité sur sol meuble (boue et neige).
Le moteur est issu de la grande sœur Thema avec injection électronique. Ce 2,0l, rentré au chausse pied, permet ainsi de mieux digérer le surpoids de cette version 4x4 grâce à ses 115 ch, que ne l’aurait fait le 1600 i.e.
Pour 1988, la 4WD devient l’intégrale. Un simple changement de nom pour mieux coller à la gamme Delta. Certains modèles seront mêmes disponibles avec une peinture bi colore sur la fin de la production.
Prisma 4WD
Agnelli et sa Prisma :
Si la Prisma n’a pas eu droit durant sa carrière officielle aux versions turbo essence comme la Delta, il y a eu pourtant 2 exemplaires produit avec le 2,0l turbo 8 soupapes. L’un d’entre eux n’a pas survécu à un accident ou a un crash test. L’autre fût, ni plus ni moins, la propriété de Gianni Agnelli, qui a régulièrement eu droit à des autos sur mesure. La couleur est un bleu ‘diplomatique’. Cette auto a été utilisée par Agnelli pour ses déplacements dans Turin, de manière discrète tellement on peut la confondre avec une simple 1300 de série. Les jantes de Thema visibles sur les photos ont été montées par la suite par un propriétaire suivant.
Ces 2 autos avaient la transmission intégrale et le style des modèles 1988. La puissance officielle est de 174 ch. Une préparation moteur chez Abarth a été effectuée.
Et les modèles totalement hors série :
Un professeur d’art d’un collège japonais s’est confectionné sa Prisma au look de Delta intégrale. Son moteur, le 2,0l 16v, est annoncé pour 200 ch et le style à ailes larges est 100% inédit sur cette carrosserie 4 portes. Du sur mesure…