Lancia Thema
Publié : lun. 04 déc. 2006 11:52 am
Les rails du succès des années 80 :
L'un des derniers modèles phare de Lancia fut sans aucun doute la Théma qui a connu une belle carrière de 1984 à 1994. Diverses carrosseries pour cette grande berline (berline 4 portes et break), des moteurs essence atmosphérique ou turbo, à 4, 6 et même 8 cylindres ainsi que des turbo diesel ont proposés durant toutes ces années de production, une gamme large et adaptée à toutes les demandes, mêmes les plus originales. Avec cette offre abondante, les ventes ont été soutenues durant les 10 longues années de commercialisation.
La Théma est issu d'un programme complet (le projet type 4) de collaboration entre le groupe Fiat et Saab qui a donné naissance non seulement à la Lancia Théma mais aussi aux Alfa Roméo 164, Fiat Croma et Saab 9000. Si de nos jours, les politiques de plate formes communes sont devenues banales, dans les années 80, c'était digne d'une expérience du 3ème type pour les marques européennes, qui plus est, entre plusieurs marques. Il a donc fallu concilier les désirs et besoins des uns et des autres afin d’obtenir un compromis satisfaisant pour tous.
La Théma vient remplacer une Gamma qui n'a pas su conquérir son public. Elle se voulait originale, innovante et décalée, ce qu'elle a très bien réussie à imposer mais n'a pas su transformer en terme de vente sa forte personnalité. Malgré l'arrivée d'un coupé fort élégant, la côte d'amour de ce modèle n'atteindra jamais des sommets, probablement surtout à cause d'un physique pas toujours facile et d'une fiabilité très critiquée.
Lancia Gamma berline
Lancia Gamma coupé
Un design plus sage mais marqué :
Pour durer si longtemps, le style a su évoluer dans le temps et passer des années 80 aux années 90 avec une certaine facilité. Le modèle original est dû à Giugiaro/Italdesign et le centre de style maison. Il est hors de question de répété l’échec de la Gamma : donc le style ne sera pas sujet à controverse et devrait en plus s’intégrer à ce qui existe déjà chez Lancia avec la Delta, l’Y10 et la Prisma.
Malheureusement, les finances n’étant pas suffisantes, il n’est pas prévu de sortir un coupé afin de donner une descendance à la Gamma coupé… Du moins pas au moment de la commercialisation de la Théma, le projet étant remis à plus tard, une fois le succès espéré venu afin de financer un nouveau dérivé.
La gestation du projet commun entre Fiat et Saab ne se passe pas toujours comme prévu et durant l’étude du projet, les différences de points de vues entre Italiens et suédois sont parfois contradictoires et impossibles à résoudre. L’entente se dégrade petit à petit et chacun va de fait produire des pièces spécifiques qui auraient dû être communes.
De plus, Alfa Roméo, alors non intégrée au groupe Fiat, s’ajoute au projet en cours de route avec ses propres demandes de modifications. Au final, la pagaille n’en est qu’accentuée. Chacun de son coté, apportera sa touche personnelle : Saab aura une structure renforcée, Alfa ses portes autoclaves et sa structure avant particulière pour l’ajout de son v6 maison.
Pour Lancia, il en ressort une berline avec un style toujours marqué mais bien moins sulfureux. La ligne est purement celle d’une trois volume, avec sa malle arrière classique, formule qui plait le plus en Europe pour une berline de cette taille. Il y a toutefois quelques originalités comme sur les rétroviseurs avant avec les doubles branches. L’intégration dans la gamme Lancia est aisée car l’identité visuelle de la Théma s’oriente totalement dans le style déjà vu sur les modèles actuels.
Le dessin original de Giugiaro se retrouve dans ce modèle très typé années 80. Les feux ne sont pas ronds mais rectangulaires avec de très larges projecteurs sur la face avant. Les 3 volumes de cette berline sont très clairement présent de profil et parfaitement étirés sur les extrêmes. Le compartiment moteur très long, permettant diverses implantations mécaniques, précède un habitacle optimisé pour l'espace. Le coffre se veut large, long et profond avec une ceinture de coffre très haute pour en faire une vraie soute à bagages. Les jantes, principalement en 14" font parfois un peu 'roulettes' sur cette imposante berline. Les rétroviseurs ont un dessin sportif avec des doubles branches qui, avant l'heure, donnent le style des futurs rétroviseurs tuning des années 2000. La calandre est en acier inoxydable sur ces premières autos et non pas en plastique.
En ce qui concerne l’intérieur, il est le reflet là aussi des temps modernes du design automobile des années 80. Pas encore de bois mais des panels de plastique noir qui délimitent des espaces entre différentes zones pour la conduite, les éléments de confort ou le passager. Les sièges se veulent confortables et accueillants avant tout. En règle général, l'intérieur se veut fonctionnel et pratique : l'ordre doit régner à bord pour faire sérieux : l'ergonomie est donc devenue une science à bord de nos autos. Les sièges peuvent être recouverts d'un tissu particulier utilisé par une marque de vêtement pour homme (Zegna).
Ce design date un peu de nos jours, et est très typé années 80 mais n'est pas sans présenter une certaine élégance (moins que les séries suivantes toutefois) contrairement à la majorité des productions de cette période donc le style carré à laisser des traces.
Au niveau des mécaniques, les moteurs boxer à la réputation sulfureuse de la Gamma sont purement et simplement abandonnés. Les moteurs retenus sont à la fois nouveaux, ou produits par des concurrents ou encore issus de la gamme déjà existante chez Lancia.
La gamme débute pour le 4 cylindres 2,0l i.e. de 120 ch déjà connu dans le haut de la gamme de la Lancia Beta (Trevi, Monte Carlo, Coupé). Souple, puissant mais consommant un peu trop malgré l’apport de l’injection, ce bloc est moderne (emploi massif de l’aluminium) et sa sonorité de double arbre est un régal. Son couple de 17 m/kg est déjà suffisant pour déplacer la Théma. Conçu par un ex ingénieur de chez Ferrari, Aurélio Lampredi, ce moteur, malgré le poids de la Théma, n’est pas sous dimensionné car il était hors de question de proposer une Théma qui puisse être qualifiée de motorisée trop juste. Une option boite automatique est disponible.
Vient ensuite une version à turbo (un Garett T3avec intercoller) de ce même moteur. Ce 2,0l i.e. Turbo et ses 165 ch va petit à petit équipé de nombreux modèles comme la première version de Delta à 4 roues motrices. Le couple fait un bon en avant spectaculaire puisqu’il s’établit à 26 m/kg à seulement 2500 t/m mais il peut atteindre 29 kg/m (à 2750 t/m) durant quelques secondes grâce à la présence d’un overboost. Le bruit de sa soupape de décharge va devenir légendaire et ses performances vont placer la Théma dans le peloton de tête d’une catégorie de grandes berlines sportives qui va se généralisée avec la fin des années 80.
Afin de donner ses lettres de noblesse à la Théma, une version à 6 cylindres est proposée. Le moteur choisi est le v6 PRV dans sa version 2,8l pour 150 ch. Nommé 6V, son couple maxi est de 24,5 m/kg à 2700 t/m. S'il ne fait pas preuve de noblesse depuis sa sortie au milieu des années 70, il est endurant à la tâche. La plus grosse différence entre ce v6 est les moteurs italiens habituels réside dans le fait qu'il fonctionne avec une chaîne de distribution et non pas par courroie crantée. Au niveau de la conduite, s’il est assez velouté, il est par contre aux antipodes en terme de sportivité des standards italiens habituels.
L'apport de la boite automatique en option avec ses 3 rapports permet de rajouter encore une conduite plus souple. Pour certains marchés d'ailleurs, les version i.e. Turbo étaient les versions sportives à boite manuelle, les v6 assuraient le pendant à boite automatique (la boite manuelle sur le v6 étant alors indisponible).
Nouveauté pour Lancia, une motorisation diesel est ajouté : il s’agit d’un 4 cylindres de 2,5l pour 100 ch grâce à un turbo KKK. Son couple est généreux : 22,4 m/kg à seulement 2300 t/m. Il s’agit là de la berline turbo diesel la plus puissante et la plus rapide au monde au moment de sa sortie.
La Théma mesure 4,591m pour une largeur de 1,757m. Le poids à vide varie entre 1120 et 1240 kg. En bonne Lancia, la Théma est une traction avec 4 roues indépendantes mais aussi avec 4 freins à disques avec la possibilité d’obtenir un ABS sur certains modèles.
La Série 1 : 1984 / 1988
La présentation de la Lancia Théma intervient lors du salon de Turin de 1984.
La gamme débute par l’équipement disponible sur la 2,0l i.e. ou la Turbo ds : la direction assistée (sauf 2,0l i.e.) les vitres avant électrique, la centralisation, les rétroviseurs réglables depuis l’intérieur.
A partir de la i.e. Turbo, les jantes alliage, le correcteur de site de feux avant, l’accoudoir arrière, les sièges avants avec réglages électrique, les appuis tête arrière, les anti brouillard avant, le réglage lombaire du siège conducteur et les glaces athermiques sont de série.
On trouve en plus comme équipement sur la 6V : les vitres arrières électrique, les sièges arrière à réglages électrique et les rideaux pare soleil.
Les options principales sont : le toit ouvrant, la climatisation, l’ABS, la suspension pilotée, les lave phares, le cuir et les rétroviseurs à réglages électrique et dégivrant.
La boite automatique est en option sur le 2,0l i.e. et sur le 6V.
A partir de 1986, apparait une nouvelle carrosserie : le break. La Théma SW (station Wagon) est à lui seul un événement car des berlines de cette taille ayant droit à un break, même de nos jours, cela reste rare. De plus, les breaks dans la gamme Lancia sont plus que rares mais vont petit à petit se généraliser avec des gimmicks récurrents comme la reprise de l’empattement de la berline, l’ajout de moquette épaisse dans le coffre, la reprise des feux arrières et du pare choc de la berline.
Cette version a bénéficié d'un traitement avant tout axé sur la noblesse, à la manière des breaks de chasse, plutôt que de revendiquer un vrai coté utilitaire comme cela se fait chez la concurrence.
Pour le design et l'assemblage, c'est Pininfarina qui s'y colle et réalise un vrai tour de magie, la break semblant plus élégant que la berline. La ligne de la berline est conservé jusqu’aux portes arrières et sur le même empattement, la malle vient se greffer avec des profils sur le toit.
Autre fait rare, il est aussi possible de commande son break avec des motorisations puissantes puisque tous les moteurs à l’exception du v6 PRV sont disponibles. Les SW 2,0l i.e., i.e. Turbo et TDS vont ainsi intégrer la gamme Théma pour ne plus la quitter et suivre l’évolution de la berline.
Toujours en 1986, au salon de Turin, apparait une version qui va marquer profondément l’histoire de la Théma : la 8.32.
Cette version s'équipe d'un v8 d’origine Ferrari quelque peu modifié. Le nom 8.32 est issu directement des caractéristiques de ce moteur : 8 cylindres et 32 soupapes.
Le bloc utilisé est celui de la Ferrari 308 QV mais dans une version dégonflée de 240 à 215 ch (205 seulement dans les pays où le pot catalytique est obligatoire). La Lancia by Ferrari a été l'une des berlines de sa catégorie les plus atypiques grâce à la présence non seulement d'un 8 cylindres sous son capot, mais aussi parce que ce moteur était signé du célèbre cheval cabré.
Elle est équipée de jantes spécifiques et d’une calandre plus imposante que les autres modèles même si elle conserve un dessin identique. Les feux arrière ne sont plus orange et blanc mais totalement rouge.
Les finitions et certains équipements de cette version sont spécifiques à ce modèle... pour débuter avant d'être disponibles, par la suite sur d'autres Théma.
Cinq teintes de carrosserie exclusives à la Théma 8.32 sont proposées, toutes métallisées : Rouge Winner, Noir, Bleu Blizzard, Gris Quartz et plus rare, Vert Reflex.
L’équipement de la 8.32 est d’un très haut niveau, à l’image de son moteur : intérieur cuir intégrale en option (noir ou beige et jusqu’au tableau de bord) avec réglage électrique et chauffage pour les sièges avant plus réglage électrique pour l’arrière avec appuis tête arrières automatiques (se déploient ou non en fonction de la présence d’un passager). Si l’intérieur est en alcantara, les sièges sont proposés dans 2 teintes de beige.
Le compteur affiche une valeur maximale de 280 km/h avec une zone rouge du compte tours située à 7000 t/m. Une suspension pilotée est présente en série.
Le tableau de bord est complètement revu avec l’insertion de bois tout comme sur les panneaux de portes et de nombreux cadrans ronds remplacent la planche de bord habituelle. De même, le volant est d’un dessin totalement spécifique. Les jantes en 15 pouces sont réservées à ce modèle. Fait unique : l'aileron arrière, uniquement disponible sur les 8.32, qui sort et rentre de la malle arrière grâce à une commande manuelle.
La 8.32 est la Théma au superlatif avec ses 240 km/h en pointe, ses 1400 kg et son prix 2 fois supérieur à celui d’une Théma d’entrée de gamme.
Uniquement disponible en berline (elle n’a jamais été officiellement proposée en break durant toute sa carrière), la Théma 8.32 va devenir plus qu’un haut de gamme en se hissant au niveau des plus huppées de ses concurrentes qui se nomment Mercedes 500E ou encore BMW M5. Les 20 premiers exemplaires ont servis à mettre au point définitivement la 8.32 et ce ne sont pas moins que les cadres dirigeants de Fiat et Lancia qui ont été les pilotes essayeurs. Il y eu un petit retard dans les premières livraisons afin de peaufiner les derniers réglages et c’est finalement en 1987 que la Théma 8.32 débute réellement sa commercialisation.
Série 2 : 1988 / 1992
La montée en gamme de la Théma se fait avec la série 2. On passe d'une grande berline italienne à une idée du luxe à l'italienne avec cette nouvelle génération. La Théma se détache plus nettement de l'Alfa 164 en gagnant un caractère et un traitement plus luxueux depuis le rachat d'Alfa par le groupe Fiat. Cette première retouche esthétique pour l'extérieur est issue d'un projet de chez IDEA à partir des dernières idées de la production du groupe à venir (Lancia Dedra et Alfa Roméo 155). C’est au salon de Paris 1988 que la nouvelle Théma débute sa carrière. Bien entendu, le break profite de toutes les évolutions de la berline.
Le design de la fin des années 80, début 90 va vers l'affinement des projecteurs. On a ainsi vu de nombreux modèles retouchés pour perdre leurs grands yeux et gagner en finesse et en expression sur les faces avants. La finesse est d'ailleurs un thème récurant entre la série 2 et la série 1. Les protections latérales par exemple perdent de l'épaisseur pour se faire plus discrètes. Les feux arrières sont désormais ceux de la 8.32 sur tous les modèles. Toutes les jantes sont désormais à 15 pouces au lieu de 14 pour la série 1.
A l'intérieur, le bois fait son apparition sur tous les modèles, même en entrée de gamme : pas de placage de ronce de vénilia mais du vrai bois comme dans les premières Dedra, le tout repris à la 8.32 mais dans une teinte un peu plus foncée. Le traitement est luxueux car le nombre de placage est important : on en trouve sur la planche de bord mais aussi sur les contres portes. D'ailleurs, la qualité de ces placages est unanimement saluée : un vrai coté chic ! L'alcantara fait son apparition à partir de la série 2 sur les modèles les plus chers : matière hautement symbolique et propre à Lancia dans les années 80, bien des marques, par la suite, vont s’en emparer pour donner du cachet autrement que par le cuir. Les diverses couleurs disponibles pour l’alcantara permettent de créer une certaine élégance avec la carrosserie ou carrément une différence nette.
Cette série, contrairement aux autres aura droit à quelques changements en cours de production : de discrètes évolutions bienvenues.
intérieur avec boite automatique
Afin de monter en gamme et en puissance, le 2,0l Lampredi gagne une culasse à 4 soupapes par cylindre passant ainsi de 120 à 150 ch avec un couple de 18,8 m/kg (+1,8 m/kg).
La sonorité particulière de ce double arbre est conservé, si ce n'est magnifiée par ce rajout de soupapes. Cette motorisation permet de s'élever au niveau des finitions disponibles pour faire de la Thema une berline de haute stature plutôt qu'une simple mais bonne familiale.
Selon les pays, une version à boite automatique sera disponible, suivant une logique de confort et de montée en gamme de la Théma.
Le 2,0l i.e. est toujours disponible uniquement pour un modèle d’entrée de gamme mais uniquement en berline. Cette version perd 3 ch (117 au total) afin de satisfaire aux nouvelle normes anti pollution.
La version turbo 16v est certainement le loup dans la bergerie. Si le style général fait penser à une berline familiale, haut de gamme tout de même, le moteur, lui, est bien sportif pur et dur. Passé de 4 à 16 soupapes, le 2,0l 4 cylindres passe de 165 à 185 ch avec une augmentation sensible du couple (32,6 m/kg au lieu de 26).
Ce sera la version la plus démoniaque (mais pas la plus puissante) de la gamme. Pour la petite histoire, ce moteur a été développé pour la Théma, et ce sont les Delta qui en profiteront (et non pas l'inverse !).
Le 2,0l i.e. Turbo à 8 soupapes ne survit pas à ce changement contrairement à la version atmosphérique.
Le v6 PRV est reconduit avec une injection non plus mécanique mais électronique fournie par Bosh, pour une puissance identique (150 ch). A présent, il se nomme v6 au lieu de 6v.
La Théma 8.32 est reconduite sans modification.
A noter que le break ne bénéficie toujours ni du v6 ni du v8.
Enfin, le turbo diesel évolue lui aussi pour gagner un peu plus de puissance et de souplesse. La puissance s’établit à 118 ch et le couple à 25,5 m/kg (au lieu de 22,1), soit pratiquement le couple de la version 2,0l i.e. Turbo 8v abandonnée.
Dans certains pays dont la France, la Turbo ds sera aussi disponible avec une boite automatique.
Dès le premier niveau d’équipement on trouve les rétroviseurs à réglages électrique dégivrants et rabattables, les anti brouillards avant, le volant réglable en hauteur, le réglage lombaire du siège conducteur, les accoudoirs avant et arrière, le pré équipement radio, les 4 vitres électriques, le réglage en hauteur du siège conducteur, le verrouillage centralisé et la ventilation automatique régulée. On peut obtenir ces équipements avec le 2,0l i.e., le 2,0l 16v et le Turbo DS.
Il faut passer par la catalogue des options pour l’alcantara, la climatisation, la sellerie en cuir ou le toit ouvrant. Les jantes alliage sont toutefois en série sur les 2,0l 16v.
Ensuite, les versions Turbo 16v et v6 ont un équipement enrichi : correcteur d’assiette de phare, sièges avant à réglage électrique avec mémoire, l’alcantara et la climatisation.
Il est possible d’ajouter une sellerie cuir à réglage électrique ou un toit ouvrant. Le volant, s’il est en cuir a le même dessin que celui de la 8.32.
A partir de 1990, les rétroviseurs perdent leurs originales doubles branches pour un modèle plus élégant et qui va s’imposer chez Lancia jusqu’à la Lancia Kappa au début des années 2000. Ils peuvent être à réglages électrique et même se rabattre via cette même commande.
A ce même moment, le 2,0l i.e. de 120 ch est définitivement abandonné dans certains pays mais pas en France.
La gamme est légèrement remaniée pour la France à l’occasion de ces infimes changements. La 2,0l i.e. ouvre toujours le bal mais avec un équipement simplifié par rapport au reste de la gamme (pas de correcteur des phares, pas de jantes alliage, plus de vitres électriques à l’arrière, pas d’appuis têtes à l’arrière), suivie par la 2,5l TDS à peine mieux équipée (le correcteur est en série).
Les rétroviseurs sont toujours électrique, il y a des stores pare soleil à l’arrière, les vitres sont teintées, il y a les anti brouillard, la direction assistée et la ventilation est toujours auto régulée.
Ce sont aussi les seules Théma à ne pas être proposée avec l’alcantara qui se généralise. La climatisation est en option tout comme la banquette rabattable.
Viennent ensuite les 2,0l 16v et TDS Symbol : appuis têtes arrières, rétroviseurs rabattables, alcantara, banquette rabattable et jantes alliage sont de série. Ces modèles peuvent être équipés d’une boite automatique en option, d’une climatisation, ou de sièges en cuir électriques et chauffants.
Vient ensuite la v6 qui ajoute comme équipement : les vitres solextra, les lave phares, la climatisation, l’alarme et les sièges avant à réglages électrique avec mémoires et chauffants.
Les sièges en cuir sont en option.
Enfin, le top de la gamme est représenté par la Turbo 16v (si on excepte la rare 8.32 qui ne change pas). Suspension pilotée et direction à assistance variable sont proposés en série. Le cuir reste en option.
Pour 1990/91, une série spéciale sur base de Turbo 16v voit le jour en France. La Turbo 16v SI est une version à équipement simplifié puisqu’elle perd la direction à assistance variable et le correcteur des phares et sa suspension pilotée n’est pas aussi sophistiquée.
Pour début 1992, dans certains pays dont l’Italie, la Théma Turbo 16v peut être commandée d’origine dans une présentation proche de celle de la Théma 8.32 avec son tableau de bord spécifique mais avec un volant à 4 branches en cuir dans une nouvelle finition nommée LX.
Cette Théma LX vient remplacée dans la gamme la 8.32 qui est abandonnée ne pouvant passer les nouvelles normes anti pollution.
Série 3 : 1992 / 1994
A partir du salon de Paris 1992, la 3ème et dernière série de Théma est lancée. Ultime version, elle se présente comme la plus luxueuse avec l’ajout d’équipements inédits jusque là comme l’airbag.
Les feux avants sont une nouvelle fois retouchés mais cette fois au niveau du pare-chocs avec un étirement des antibrouillards et l'ajout des clignotants qui leurs sont combinés. La calandre gagne du chrome.
L'arrière évolue peu mais en douceur avec plus de simplicité dans le dessin.
Les tours de vitres perdent le chromage au profit d'un traitement noir mat, un peu plus dans l'ère du temps, venant en ligne droite des nouveaux canons esthétiques qui avaient été testés avec la 8.32.
Au niveau des motorisations, il y a peu de changement si ce n’est l’adaptation aux nouvelles normes européennes en matière de pollution (Euro 2) qui imposent la pose d’un catalyseur.
Le 2,0l 16v est très légèrement revu : il intègre à présent un calage variable de l’admission. Nommé VIS (Variable Induction System), ce système fait passer le moteur à 152 ch. Si le couple maxi est disponible un peu plus (-500 t/m) il perd un peu en valeur.
Le Turbo 16v gagne quelques chevaux dans l’opération de remise à niveau en vue des nouvelles normes anti pollution (205 ch) suivant l’évolution de la Lancia Delta championne du monde. Toutefois elle ne sera pas plus explosive que la version précédente malgré le surcroit de puissance.
Enfin, le diesel est reconduit perdant 2 ch (116 au total) et n’est plus disponible en boite automatique, face au manque d’intérêt de cette version d’après les chiffres de vente.
Le v6 PRV pour la série 3 laisse place à un moteur du groupe, et quel moteur : le 3,0l V6 Alfa Roméo, régulièrement applaudit par la presse spécialisée et plébiscité par les Alfistes. La version 12 soupapes sera adapté à la Théma. Malgré le passage aux 24 soupapes sur la 164, on ne retrouvera pas cette variante sous le capot de la Lancia. Le v6 tout alu sera légèrement modifié par Lancia, ce qui donnera une sonorité plus feutré à la Théma alors que la 164 aura un 'air' (entendez par là un 'chant') plus sportif.
Si le v6 PRV n'a jamais été vu comme un moteur noble (c'est en fait un v8 amputé de 2 cylindres par faute de moyen et de temps de développement), le v6 Alfa tient sa réputation de sportif depuis des années et ce dès son arrivée pour la première fois chez Alfa au début des années 80. L'association de ce moteur et la finition plus luxueuse des modèles de série 3 donnent un ensemble probablement le plus désirable de la gamme Théma à travers les années avec les Turbo 16v.
Une boite automatique sera disponible afin d'affirmer le coté chic de cette version. Et enfin, pour la première fois, le V6 est disponible sur le break.
Du coté des finitions et des équipements, la terminologie qui se met en place chez Lancia touche à présent la Théma. On trouve à présent les noms suivant : LE (Elégance), LS (Sport) et LX (Exclusive).
Le premier niveau d’équipement, LE, est disponible avec le 2,0l 16v et le Turbo DS.
La climatisation, la pré installation radio, le toit ouvrant électrique, l’alcantara et l’airbag conducteur avec volant cuir sont en option.
Les jantes alliage sont en option sur le diesel mais en série sur l’essence.
A partir du niveau LS, l’alcantara, les jantes alliage et la climatisation sont de série.
En option, on peut obtenir la banquette arrière rabattable sur la berline, l’intérieur cuir avec sièges électrique et chauffant ainsi qu’une mémoire pour le siège conducteur, le toit ouvrant, le régulateur de vitesse, et l’airbag conducteur.
Les Théma LS peuvent être équipées d’une palette large de motorisation : 2,0l 16v avec une option boite automatique, Turbo 16v, 3,0l v6 et Turbo DS.
La Turbo 16v peut être équipée d’une suspension pilotée en option alors qu’en série elle reçoit la direction à assistance variable.
Enfin, le top de la gamme est représenté par la finition LX qui fait penser à ce qu’on pouvait trouver sur le 8.32. Uniquement disponible avec le Turbo 16v et le 3,0l v6.
En série, elle reçoit la direction à assistance variable, la pré installation radio, la peinture métallescente (option gratuite) et la sellerie en cuir.
La Turbo 16v reçoit en plus en série : la suspension pilotée, le correcteur d’assiette.
En option, il est possible de commander l’airbag conducteur, le régulateur de vitesse ou le toit ouvrant.
Le cuir est à présent un Portrona Frau associé aux réglages électrique des sièges, plus une fonction chauffante et une mémorisation des réglages pour le conducteur.
Les Théma LX ont droit au tableau de bord ultra complet des 8.32 avec ses cadrans ronds mais avec des placages plus foncés.
La gamme survit jusqu’en 1994 où la Théma est remplacé par la Kappa. Les dernières ventes en 1995 se font à partir des stocks. Certaines Théma seront même vendues après cette date, en Italie surtout, en SW jusqu’à l’arrivée du break Kappa à la mi 1996.
Avec la fin de production de la Théma, c'est une partie de Lancia qui s'arrête et une génération de Lancistes qui ne suivra pas la suite de l’aventure initiée par la Kappa et son positionnement plus chic que sportif. C'est aussi l'arrêt de la production des modèles avec volant à droite pour les pays d'exportation, Lancia ayant eu d’énormes problèmes au début des années 80 au Royaume uni qui ont à tout jamais ternis sa réputation.
L'un des plus grands regret concernant la Théma reste la non production d'une version coupé dont la Gamma qui la précède et la Kappa qui lui succède, auront droit. Pourtant elle représente l'une des dernière très bonne vente de la marque au niveau mondial et aura eu le mérite d’initier le break dans la gamme.
Toutes versions confondues, ce sont 357 572 Théma qui ont été produites. La 8.32 est une version rare. Lancia annonce 3 537 modèles de 9.32 produits toutes séries confondues.