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Lancia Beta (chapitre 1) : la berline

Publié : dim. 06 mai 2007 11:55 pm
par Lancia_Net
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Une nouvelle berline :
La marque à la lance est rachetée par Fiat en 1969. Afin de relancer cette marque, une nouvelle berline plus moderne doit voir le jour. Au niveau technique, Fiat est encore en retrait et reste frileux lorsqu’on parle de traction alors que Lancia est adepte de ce mode de transmission depuis des années. La modernisation du groupe Fiat passe peut être par Lancia pour lancer des berlines de plus hautes statures que les Autobianchi qui sont principalement des autos de plus petites tailles avec du charme et un contenu technique dans l’ère du temps.
Cette berline doit être un modèle de haut de gamme, une sorte de Fiat des hauteurs, mais avec sa propre personnalité, son propre développement et une technique qui vient en droite lignée de ses ancêtres. Cette berline va connaître une gamme complète de dérivées comme il était de coutume malgré un budget serré.

Un nom qui s’impose :
Lancia doit être relancé en cette fin des années 70 car la gamme est vieillissante et les dettes colossales à la reprise par Fiat. L’objectif est de repartir sur de bonnes bases. Le nom Beta s’impose de lui même car reprenant l’alphabet grec qui a donné les noms de nombreuses Lancia et on part de la seconde lettre, c’est qu’il risque d’y avoir confusion ou trop de soucis avec la première : Alpha ! Alfa Roméo n’appartient pas encore à Fiat. Afin d’éviter tout cela, le nom de Beta devient logique. Fini donc les noms des voies romaines comme Aprilia, Aurelia, Flaminia, Flavia et Fulvia et retour à l’alphabet grec en reprenant une lettre déjà utilisé : Beta.
A noter que ce nom remonte à la fin des années 1910 dans la gamme Lancia pour une auto produite à environ 150 exemplaires mais il fut aussi donné à un utilitaire durant les années 50 qui a eu de nombreuses carrosseries.

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Une Berline née Lancia :
La Lancia Beta est présentée au salon de Turin de 1972. Son temps d’étude a été relativement cours ; seulement 3 ans. Elle revendique fièrement son identité Lancia au niveau technique afin de remplacer la berline 2000. La traction (une constante depuis 1960 chez Lancia) à 4 roues indépendantes est bien entendu au rendez vous. D’ailleurs, cette suspension, mal protégées par des brevets non déposés, cette technique sera très largement reprise au début des années 80.
Les boites de vitesses seront toutes à 5 rapports, mêmes avec les moteurs les plus économiques ou sur les modèles les moins bien équipés. Les 4 freins seront à disques avec un double circuit : un pour les 4 roues et un autres pour les seules roues arrière.
La carrosserie sera à structure déformable avec cellule centrale renforcée car la révolution en matière de sécurité routière est en marche chez les plus avant-gardistes. Le centre de style Fiat lui donne une (très/trop) originale carrosserie 2 volumes et demi.
Afin d’abaisser les coûts d’études et accélérer le rajeunissement de la gamme, le moteur est un dérivé de la Fiat 125. Au tout début de la production, ses culasses sont mêmes signées Fiat et non pas Lancia. Ce moteur est le fruit d’un ancien de chez Ferrari : Aurelio Lampredi. La base de ce moteur est la 1200 cc de la Fiat 124. Lampredi a réalisé une version 1600 cc pour la Fiat 125 qui laisse pas mal de journalistes et la concurrence sur la touche. Son moteur est largement salué pour sa modernité : double arbres, chambre de combustion hémisphérique… Des techniques plutôt utilisées pour les voitures se sport de série depuis quelques années ou bien par… Alfa Roméo !
Ce double arbre va connaître 5 déclinaisons pour équiper la gamme Beta dans sa totalité. Les ingénieurs maison vont retoucher légèrement le moteur afin de l’adapter à la technique Lancia car les Fiat sont des propulsions et chez Lancia on est adepte à la fois de la traction mais aussi des moteurs transversaux. Les moteurs donnent aussi leur puissance maxi à des régimes plus faibles.
Si le moteur est signé Fiat à son lancement (jusque sur les culasses), il ne fait aucune doute que pour le reste, c’est une Lancia pur jus.

La série 1 :
La Lancia Beta berline première du nom se présente comme une auto au style relativement conventionnel comme il est de coutume chez lancia. On laisse aux dérivés les originalités et excentricités de style. Toutefois, si elle s’apparente à une 2 volumes, elle n’a pas de hayon.

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Cette première série se reconnaît grâce à sa calandre à 7 barrettes horizontales (chromée pour les hauts de gamme ou noire mat pour les modèles d’entrée de gamme) à double optique ronde et son gros logo au centre. Les clignotants accompagnés des feux de position sont logés dans le pare choc.
L’équipement de série est pharaonique surtout sur les haut de gamme qui peuvent recevoir des appuis têtes réglables, un réglage automatique et électrique des feux, tableau de bord complet, volant réglable, essuis glaces à 2 vitesse + intermittente, vitres teintées et électriques. Les jantes aluminium sont en option ainsi que le toit ouvrant ou encore la climatisation selon les pays. La direction assistée est signée ZF.

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Trois cylindrées sont disponibles au lancement en 1972. Le 1400 développe 90 ch pour un couple de 11,8 m/kg. Un 1600 suit avec 100 ch et 13,1 m/kg de couple. Enfin un 1800 fort de 110 ch et 14,7 m/kg assure le haut de gamme. A partir de 1974, un 1300 de 82 ch vient remplacer le 1400. Une version GPL est présentée en 1974.

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La série 2 :
A partir de 1975, une seconde série de Lancia Beta est lancée. Cette nouvelle série se reconnaît à sa lunette arrière agrandie, à ses feux avant sous glace de format rectangulaire et à sa vitre de custode dont le dessin a été retravaillé. La calandre a été légèrement retouchée.

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Au niveau motorisation, le 1600 est modifié pour obtenir plus de couple à bas régime mais sans modification de la puissance. Un 2,0l apparaît pour remplacer le 1800. Il développe 118 ch et 17,8 m/kg de couple.
A partir de 1978, l’allumage devient électronique et une transmission automatique devient disponible. C’est la première fois qu’une boite automatique est proposé dans la gamme Lancia.

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La série 3 :
Une troisième série vient conclure la saga des Beta Berline à partir de 1979 et ce, jusque 1982. Au niveau du style, c’est un grand changement. La face avant est complètement changée avec une calandre type delta, des feux plus modernes sous glace mais toujours rectangulaires à double optique et les clignotants sont à présent à coté des feux et non plus dans les pare chocs. Les poignées de portes adoptent un nouveau style.

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Le plus gros bouleversement est toutefois pour l’intérieur. Le tableau de bord est signé par Mario Bellini, un designer italien. Le style est pour le moins futuriste avec de multitudes d’alvéoles qui enferment les divers cadrans et témoins. On trouve à partir de cette époque, le fameux electronic check control qui surveille pour vous votre Lancia et qui va devenir une marque de fabrique de la marque.

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Pas de grosses révolutions au niveau des moteurs qui équipent la gamme. Le 1300 disparaît au profit d’un nouveau moteur de même cylindré avec 82 ch. Le 2,0l gagne une injection électronique en 1981 qui passe la puissance à 122 ch. La Beta berline ne sera plus commercialisée l’année d’après. Il y aura eu 158 678 berlines Beta produites pendant ses 10 années de vie.

C’est à partir de cette série et de ce style que sera tirée la Lancia Beta Trevi qui est la version 3 volumes de la Beta berline.

Une carrière en demi teinte :
Durant les 10 ans de sa commercialisation, la berline Lancia Beta n’a pas énormément marqué son époque malgré des qualités tout de suite mises en avant par les essais de l’époque par la presse spécialisée. Les autos un peut luxueuse dans ces années 70 ne sont pas toujours bien vu à cause des chocs pétroliers et traînent des réputations de ruineuses de porte monnaies. La Beta est perçue comme une très bonne routière, sure et stable avec une technique et un équipement qui la place sur le haut de gamme même dans ses versions de base.
L’un des points fort de la Lancia Beta, et de toute sa gamme d’ailleurs, réside dans la fiabilité de ses motorisations, plus encore sur les version à injection qui suppriment les problème de démarrage à froid et les réglages de carburateurs parfois délicats. Les boites de vitesses sont aussi reconnues pour leur solidité à endurer les kilomètres durant de nombreuses années.
Le principal défaut de la Lancia Beta berline sera la piètre qualité des aciers utilisés pour la carrosserie et la structure du châssis, principalement sur les séries 1 et dans une moindre mesure sur les séries 2. Cela a aussi contribué à détériorer l’image de marque de la marque qui n’a eu de cesse de proposer des produits avant-gardistes.
L’électricité n’est pas en reste et constitue aussi un des gros reproches qui peuvent être formulés contre les Beta. Les problèmes de masse sont courants. Il est aussi conseillé de rajouter des relais, surtout pour les feux qui n’en n’ont pas d’origine et de surveiller le boîtier de fusibles assez mal placé, trop proche de l’échappement.
Toutefois, la Beta va se venger magnifiquement si on considère l’ensemble de sa carrière et des nombreux dérivés qu’elle va connaître.

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La Beta Mizar
En 1974, Michelotti propose un prototype sur base de Lancia Beta 1800 baptisé Mizar. Elle est présentée au salon de Turin. Cette 4 places se distingue particulièrement par ses 4 portes papillons. Ce concept intègre des solutions de protections pour les passagers.

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De nombreux dérivés :
La gamme Beta va connaître de nombreux dérivés avec chacun un concept particulier et une personnalité différente.
Un an après la berline, c’est un coupé 2+2 qui voit le jour. Plus compact, avec une carrosserie qui n’est pas une simple réduction en 3 portes de la berline, ce premier dérivé va connaître une très belle carrière commerciale. Une version découvrable de ce coupé est lancée quelques mois après. En 1975, sont lancés simultanément une version break de chasse de ce même coupé mais basé sur l’empattement de la berline (la HPE) et un coupé 2 portes, 2 places à moteur central arrière (la Montecarlo).