Lancia / Autobianchi Y10
Publié : ven. 23 avr. 2010 9:43 am
Le marché de la petite voiture chic ne fait pas de gros volumes mais existe bel et bien surtout depuis qu’une certaine Mini remplit les beaux quartiers des villes et ose parfois s’aventurer sur les routes. D’autres comme la Renault 5, ont prouvées qu’une gamme bien articulée autour d’un bon concept pouvait se vendre à des millions d’exemplaires. De plus en plus de constructeurs proposent des modèles de plus en plus petit avec des motorisations modestes mais aussi parfois vitaminées tout en proposant des lignes tendances. Lancia, après avoir lancée une berline compacte chic avec sa Delta, s’attaque au marché des petites de manière frontale. Jusque là, dans le groupe Fiat, c’était à Autobianchi, laboratoire grandeur nature de Fiat, que revenait cette tache de la petite citadine chic. L’A112, depuis 1969, est l’une des pionnières dans le domaine de la citadine chic et pratique, pouvant être motorisée de façon plus méchante, pouvant recevoir des finitions plus valorisantes voire luxueuses. Une véritable anti Mini en puissance. Toutefois Autobianchi n’existe plus que pour les marchés italien et français au début des années 80 mais en conservant un succès qui ne se dément pas sur ces 2 territoires, malgré une gamme qui se résume à un seul et unique modèle qui n’est plus de toute première jeunesse. Depuis 1969, Autobianchi ne possède plus vraiment de gamme et se rapproche déjà de Lancia qui contrôle directement la marque à 100%. Fiat, qui a absorbé ces 2 marques à la fin des années 60, veut les rapprocher et les distinguer sur le marché de la voiture luxueuse mais abordable. Puis petit à petit à partir de 1975, les Autobianchi laissent la place aux Lancia (sauf en Italie et en France à la demande de l’importateur), début d’une mort annoncée. A noter que L’Y10 ne met pas à la retraite l’A112 immédiatement qui poursuit sa carrière.
A112 Abarth
Une conception selon la logique de groupe :
Il est donc plus que temps pour le groupe Fiat de renouveler ce modèle. Logique de groupe oblige, La banque d’organe va être mise à contribution. Suivant le même principe que la Delta quelques années plus tôt qui avait héritée d’une plate forme de Fiat Ritmo revue et corrigée, La nouvelle petite du groupe va reprendre les dessous de la rustique mais efficace Fiat Panda qui a déjà fait ses preuves mais avec une touche particulière, propre à Lancia. En effet, la partie technique avant (suspensions et transmission) est repris de la Panda mais la partie arrière, malgré un empattement identique, est nouvelle. Une toute nouvelle suspension arrière plus sophistiquée est développée afin d’offrir plus de confort. Elle équipera dans les mois à venir la Panda.
Niveau motorisation, un tout nouveau moteur est introduit dans le groupe Fiat par ce nouveau modèle. Et à nouveau modèle novateur, nouveau moteur novateur. Petite cylindrée mais haut rendement, simplicité d’entretien, économie d’usage et robustesse sont les principales caractéristiques de ce nouveau groupe propulseur baptisé F.I.R.E. (Fully Integrated Robotized Engine) qui va faire les beaux jours de bon nombre de modèles du groupe Fiat (Fiat Panda, Fiat Uno). Ce moteur va s’illustrer particulièrement sur sa robustesse car en cas de casse de courroie de distribution, la forme particulière de la culasse permet de ne pas abimer les soupapes : un simple changement de courroie et le moteur repart sans autre forme de procès sans aucune autre couteuse et habituelle réparation.
Toutes les boites de vitesses associées aux moteurs sont à 5 rapports alors que dans les modèles de faible taille, il n’est pas rare de n’avoir encore qu’une simple boite 4.
Tout comme l’A112, la nouvelle venue sera une 3 portes uniquement de très petite taille. De même elle sera vendue sous les 2 marques selon les pays : Autobianchi pour l’Italie et la France et Lancia partout ailleurs. Elle abandonne la numérotation débutant par A mais se nommera Y10. Le style est lui aussi très novateur et fera couler pas mal d’encre, principalement à cause de la partie arrière avec son hayon vertical et noir mat en matière plastique quelque soit la couleur choisie pour la carrosserie. Les lignes sont tendues vers l’arrière et son hayon si particulier et l’effet est sans fioriture, tout dans la simplicité avec un effet très lisse. Les grands feux avant sont dans le bon ton des années 80 tout comme l’intégration des boucliers en matière plastique, les larges feux arrière qui s’étendent comme un bandeau ou les divers touche de noir mat. Dans la série originalité, l’unique essuie glace avant est à noter. La surface vitrée est importe laissant une visibilité sans défaut.
Le résultat est un CX de 0,31 qui revient au centre de style maison après 3 ans d’études alors que Giugiaro et Pininfarina étaient aussi en charge du dossier. Le résultat est une auto aux dimensions réduites pour 4 personnes (des enfants pour l’arrière de préférence) et un coffre relativement petit mais un habitacle chaleureux avec une bonne accessibilité aux places arrière.
La série 1 : 1985 / 1989
La présentation officielle se fait au salon de Genève de 1985 en Mars pour une commercialisation immédiate. La gamme se compose de 3 modèles lors du lancement.
La version de base est l’Y10 Fire. Elle est équipée du tout nouveau moteur Fire dans une version 999 cm² pour 45 ch. La finition intérieure est la plus dépouillée de la gamme mais elle n’est pas pour autant complètement monacale avec un minimum qui est parfois ce que proposent les concurrentes en milieu de gamme. Les sièges en tissus sont toujours accompagnés d’une moquette complète au sol, les feux avant sont à lampes halogènes, les vitres arrière s’entre-ouvrent, une lunette arrière dégivrante, des appuis têtes avant. Il est possible de commander sur toute la gamme une instrumentation plus complète en option et même de l’avoir avec affichage digital (option originale qui se répand dans les années 80).
Instrumentation de série
Instrumentation en option
Instrumentation digitale
Y10 Fire
Pour ceux qui souhaitent plus de puissance, une version à 55 ch est proposée équipée du moteur de la Fiat 127 et est nommée Y10 Touring. La finition fait un bon en avant avec un équipement en nette hausse. On retrouve un intérieur recouvert d’Alcantara chers à la marque pour démarquer ses modèles les plus haut de gamme sur les sièges et les panneaux de portes ainsi que des équipements encore rares sur des modèles aussi d’aussi petite taille. On trouve en série les feux anti brouillard avant, et en option on peut demander les vitres avant électriques, les vitres arrière électriques, la centralisation des portes, des laves phares ou des jantes alliages en plus des habituels toit ouvrant, peinture métallisée ou encore banquette fractionnable.
Certains équipements sont dignes des catégories supérieures ou encore totalement inconnu à ce niveau de gamme afin d’affirmer haut et fort que l’Y10 peut être équipée comme une berline.
Y10 Touring
Enfin, la vague GTI et petites sportives étant toujours d’actualité, une Y10 bien vitaminée est proposée pour coiffée la gamme. Le moteur de la Touring est repris avec l’ajout d’un turbo IHI, d’un radiateur d’huile et d’un échangeur pour offrir 85 ch par l’intermédiaire d’un carburateur double corps Weber. Certes la puissance n’est pas énorme mais le poids plume de l’Y10 turbo suffit à offrir de belles performances malgré une motricité mise à mal par un turbo brutal. Le 0 à 100 prend 9,5s et la vitesse maxi est de l’ordre de 180 km/h.
Extérieurement, cette version se distingue par ses liserets rouge sur les pare chocs d’un modèle différent plus enveloppants et plus massifs ainsi qu’à ses jantes alliages au dessin spécifique. A l’intérieur, un volant inédit au dessin plus sportif est de série avec des sièges plus enveloppants et une instrumentation de bord plus complète.
Instrumentation spécifique à la Turbo avec son indicateur de pression de turbo
Instrumentation en option
Instrumentation digitale spécifique à la turbo
Y10 Turbo
Si l’Y10 est plutôt bien accueillie par le public, elle ne rencontre pas un succès commercial immédiat. Les acheteurs d’une citadine chic et un peu plus chère qu’une autre citadine de taille équivalente ne courent pas les rues. En même temps, la concurrence n’est pas énorme sur ce créneau des très petites chics car le marché n’existe pas encore réellement. Les campagnes de publicité vont insister sur le coté innovant de l’Y10.