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Lancia Zeta

Publié : ven. 09 mai 2014 12:59 pm
par psal24
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Nouveau né nécessaire à petit prix :
Dans les années 90, ne pas avoir de monospace dans sa gamme c’est se refuser des rentrées d’argent faciles tant cette carrosserie à le vent en poupe, détrônant année après année les berlines familiales des véhicules préférés des familles. Pratiques, astucieux, spacieux, accueillants, depuis l’Espace de Renault ou le Chrysler Voyager, toutes les marques à quelques exceptions près s’intéressent à ce segment du marché qui semble ne pas vouloir se tarir et se conjugue à toutes les tailles.
De son coté, le groupe Fiat s’y intéresse sur le tard tout comme PSA (Peugeot – Citroën), un partenaire fidèle pour la création de véhicules utilitaires de différentes tailles depuis les années 80.
Le renouvellement des gammes des véhicules utilitaires de ces partenaires arrivant en phase d’étude, il est décidé de créer un modèle familiale tiré du prochain utilitaire commun sans en faire une simple version minibus déjà disponible mais un véritable monospace propre à concurrencer les meilleurs en étudiant sérieusement chaque axe habituellement utilisé par les ténors de la catégorie. Les tablettes aux places arrière, les sièges pivotants à l’avant ou diverses manières d’agencer les sièges font parti des possibilités en série ou en option.
Fiat en profite pour décliner ce projet en 2 versions dans son groupe, Alfa étant mis à l’écart car un monospace n’est pas jugé assez sportif pour être commercialement viable. Fiat aura son Ulysse et Lancia son Zeta en l’orientant volontairement vers le haut de gamme et en soignant plus que les autres sa présentation lors que l’Ulysse fera le grand écart en proposant le modèle le moins cher de tous.
Cette association permet ainsi de gagner en cout de développement et en rapidité d’action car les finances sont encore une fois basses et un monospace dans la gamme serait une bouffée d’oxygène bienvenue.

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Le marché des monospaces en France est le plus vaste d’Europe au moment du lancement des 806 et Evasion avec 30% de part de marché. Il a même triplé ces 5 dernières années mais ce type de carrosserie ne représente pas encore 3% des ventes totale en France. L’Italie arrive en 4ème position avec une forte progression. Renault est leader incontesté avec l’Espace et ses 56% de part de marché.

Le nom de Zeta est repris d’un modèle vendu en 1911 vendu seulementà34 exemplaires. Elle était équipées d’un 4 cylindres de 2620cc .

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Plus PSA que Fiat :
Comme il est de coutume entre les 2 partenaires que sont PSA et Fiat, c’est PSA qui se charge de l’étude et de la production des véhicules, Fiat n’intervenant que peu et finançant une partie du projet. Les avantages pour Fiat sont de pouvoir proposer ses modèles utilitaires en une gamme complète (différents volumes) sans monopoliser les équipes d’études tout en profitant de la grande expérience dans ce domaine d’un partenaire reconnu.
Ainsi par exemple, depuis des années, les Fiat Ducato ne sont que des Peugeot J5 et Citroën C25 (et même Alfa AR6) à quelques menus détails près.

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La donne change au début des années 90 avec la possibilité de développer un vrai modèle familiale autour du futur petit utilitaire commun qui ne soit pas simplement un dérivé vitré qui reste malgré tout au programme.

Afin de réduire au maximum les couts d’étude et de production, les modèles utilitaires et mono volumes utilisent un maximum de pièces commune comme les plus grands panneaux de carrosserie, les mécaniques et l’électronique. Toutefois, les 4 jumeaux qui doivent résulter de la partie monospace de l’étude se différencieront grâce à quelques astuces esthétiques : juste quelques pièces qui seront personnalisées pour chaque clone. Hayon, feux arrière, calandre et feux avant permettent de varier légèrement le style. Le Zeta a droit toutefois à un capot différent qui marque le passage vers la calandre.

De même, afin de réaliser des économies, les portes latérales arrières sont coulissantes : cela représente un système plus pratique pour la gamme utilitaire et cela donne un peu d’originalité au monospace facilitant l’accès à bord en évitant d’avoir de grandes portes battantes peu faciles à manipuler dans des espaces exigus, à l’image du Chrysler Voyager dont la même carrosserie se décline en version utilitaire et familiale aux USA.
Par contre, pour l’ouverture du coffre, les 2 grandes portes battantes des utilitaires sont remplacées par un hayon jugé plus pratique et plus esthétique et surtout… moins connoté utilitaire !
Il en découle toutefois un style général extérieur très cubique face à un Renault Espace 2 en milieu de vie dont le style est déjà plus détaché du coté camionnette de la première version.

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Même les intérieurs vont être des copier/coller laissant très peu de place à un certaine personnalisation entre marque. A part le logo sur le volant et la matière recouvrant les sièges, on passe d’un modèle à l’autre sans même s’en apercevoir.
Plus que le style de l’auto, ce sont sur les aspects pratiques que les partenaires misent. Quelques astuces sont communes à tous les modèles comme le levier de vitesse haut perché sur la console centrale libérant un maximum de place entre les sièges avant. De même, le plancher est étudier pour permettre de moduler l’espace intérieur par des sièges individuels ou des banquettes permettant d’offrir de 5 à 8 places selon les configurations. Toutefois, les 8 places sont obtenues avec des banquettes dont se passe le Zeta, offrant des sièges digne de la réputation de la marque. La configuration par défaut retenue pour le Zeta est de proposer 5 places en série mais en laissant des options 6 et 7 places disponibles.

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Au niveau des motorisations une seule provenance est retenue : tous les blocs sont issus de la banque d’organe PSA et se retrouvent sous les capots des 406, Xantia, etc.
Si l’entrée de gamme des autres jumeaux est assuré par un 4 cylindres 2,0l 8v de 123ch, le Zeta en fait l’impasse et s’équipe directement du moteur le plus puissant proposé en essence, un 2,0l turbo de 150ch. Ce turbo à basse pression (nommé aussi TCT par les français) est disponible dès les régimes les plus bas avec une vigueur appréciable mais au détriment d’une consommation assez importante en ville et à rythme soutenu. Il permet toutefois de déplacer la tonne 600 du Zeta avec aisance.
Ce moteur représente aussi l’unique offre disponible avec le Zeta car il fait aussi l’impasse sur le 1,9l TD de 90ch qui équipe les autres clones.

Le volume de chargement peut être conséquent si tous les sièges arrière sont retirer. Avec ses 4,460m de long, 1,840m de large et 1,800m de haut, c’est une soute à bagages d’avion cargo.

L’assemblage aura lieu en France à Valenciennes.

L’adaptation au style Lancia :
La Lancia Zeta se place comme le jumeau le plus haut de gamme de la fratrie, le Fiat Ulysse réalisant le grand écart en se positionnant comme le plus basique et le moins cher. Esthétiquement, il est le plus abouti de tous.
On remarque immédiatement le Zeta de face grâce à sa calandre chromé typique des Lancia de l’époque, très proche d’une Dedra dans son style avec sa forme trapézoïdale caractéristique. De même, le Zeta est toujours vendu avec les pare chocs peints ton carrosserie.

Le dessin des jantes est aussi propre à chaque marque et totalement inédit : réservé au Zeta les jantes respectent l’entre-axes adopté par PSA.

Enfin, et pas des moindres, les sièges du Zeta sont les seuls à se parer d’Alcantara (pas de velours ou de tissus), signature incontournable de Lancia et comme toujours avec une variété de coloris : vert ou gris.
Le Zeta est aussi le seul à proposer (au lancement) un agencement à 6 places (dit captain chair) laissant à chaque passager un large siège individuel équivalent à celui qu’on trouve aux places avants avec leur accoudoirs amovibles et qui se règlent et se tournent dans tous les sens.

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Et comme il est de coutume, si l’alcantara ne vous plait pas, il existe une option cuir de couleur grise.

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Le Zeta est le seul (pour le lancement) à proposer un double toit ouvrant électrique particulièrement généreux. Il est simplement entre baillant à l’avant et coulissant à l’arrière. Le catalogue des teintes pour le lancement est très complet avec 10 teintes dont 6 métallisées et une métallescente.

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A l’arrière, chaque modèle adopte son propre style mais avec des emboutis identiques, ce qui ne facilite pas l’originalité. Malgré tout le Zeta s’en sort plutôt bien avec une ligne douce et plus lisse que ses rivaux car il n’arbore aucun artifice particulier.

Evolution de la gamme :
Le lancement du Zeta intervient fin 1994 alors que les jumeaux français sont déjà commercialisés. Le 806 de Peugeot et l’Evasion de Citroën se partagent déjà respectivement 15 et 8% du marché français.

A son lancement, le Zeta vient se placer au dessus de la Lancia Thema SW même si elle est 13,5cm moins longue.

Si un seul moteur est disponible au catalogue, le 2,0l turbo de 150ch, il ne se décline qu’en un seul niveau de finition, alors qu’il en existe 3 en Italie (base LS et LX). Le catalogue français ne propose donc qu’une seule et unique version du Zeta qui offre 5 places, avec une option 7 places ou une autre option spécifique captain chair à 6 places.

L’équipement de série est ultra complet et s’apparente à la version LX, la plus haut de gamme vendue en Italie.
Sont ainsi livré de série : climatisation, autoradio cassette, bac de rangements sous les sièges avant, direction assistée, ordinateur de bord, rétroviseurs à réglage électrique, sièges avants pivotants, vitres à compas électrique, 4 vitres électrique, volant et pommeau en cuir, jantes alliages, antibrouillard avant, rails de toit, airbag, alarme, ABS, appuis têtes avant et arrière, correcteur d’assiette de feux avec lave phare.
Ce sont de nombreux équipement qui n’équipent que les plus hauts de gammes des autres clones ou parfois qu’en option.
Il est possible de commander après supplément un lecteur 6 CD, 2 sièges arrière supplémentaires, un double toit ouvrant, la peinture métallisée, une sellerie cuir, les tablettes arrière ou encore l’option captain chair à 6 places.

En 1996, la gamme de motorisation s’élargie en juillet. Tous les clones sont à présent disponibles avec une nouvelle motorisation turbo diesel sur laquelle ne Zeta ne fait pas l’impasse. Ce moteur est issu de la banque d’organes PSA et équipe petit à petit les plus gros véhicules des 2 marques françaises. Ce 2,1l pour 110ch permet d’élargir la gamme du Zeta en la doublant (puisqu’il n’y avait jusque là qu’un seul modèle) en proposant un véhicule équipé d’un moteur diesel quasi incontournable pour un monospace. Si en Italie, la gamme de finition est complète (base, LS, LX), en France, le même niveau d’équipement que le 2,0l turbo est disponible sur le 2,1l Tds, ce qui en fait un véhicule ultra équipé pour les longs trajets.
A noter que les freins arrière sont à tambours sur le diesel alors qu’ils sont à disques sur le modèle essence.

Une nouvelle teinte métallescente est disponible en plus de la large palette d’origine.

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Toujours en 1996, en septembre, une nouvelle motorisation apparait. Adaptable aux 806, Evasion et Ulysse, le Zeta n’accepte pas ce nouveau moteur car il est jugé trop bas de gamme, ce que le Zeta refuse (1,8l 8v 100ch), affichant toujours son exclusivité.

En Mars 1997, la gamme des moteurs est à nouveau revisitée avec l’ajout d’un nouveau propulseur. Tous les jumeaux bénéficient d’une évolution du bloc 2,0l 16v de 136ch qui vient remplacer l’ancien 2,0l 8v qui disparait du catalogue. Ce nouveau moteur est rendu nécessaire depuis les nouvelles normes anti pollution. Le Zeta ne se refuse pas cette évolution (pour une fois) et élargit son offre vers le bas avec ce modèle.
Le niveau d’équipement est toujours le même en France, contrairement à l’Italie où ce modèle est disponible dans une version simplifiée.

Au milieu de l’année 1999, le 2,1l TD de 110ch disparait de la gamme de motorisation pour être remplacer par un 2,0l JTD inédit. Toujours issu de la banque d’organe PSA, il s’agit en fait d’une évolution à 110ch du 2,0l HDi déjà connu en version 90ch chez Peugeot et Citroën.
Bien plus moderne, ce nouveau moteur avec rampe commune haute pression (common rail) permet d’obtenir plus de couple, plus tôt avec des consommations moindre mais il permet en plus d’abaisser les vibrations et le niveau sonore, points noirs de l’ancien 2,1 TD.
Toujours disponible avec un seul et haut niveau d’équipement, ce changement de moteur diesel va dynamiser légèrement les ventes du Zeta.

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On note aussi l’apparition d’une option cuir noir.

Avec l’année 2000, apparaissent les modèles catalysés sur la gamme essence. Le 2,0l 16v passe de 136 à 132ch et le 2,0l Turbo perd 3ch (147 en tout).

A partir de 2001, la gamme se simplifie et évolue légèrement. Le 2,0l turbo n’est plus disponible. Le Zeta en profite pour se repoudrer légèrement avec de nouvelle jantes mais qui ne peuvent masquer un modèle en fin de vie.

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Il est difficile de savoir si on doit parler de succès ou d’échec pour ce premier monospace chez Lancia. Certes il est le moins diffusé des 4 clones avec seulement 22 014 exemplaires mais d’un autre coté, il a débuté sa carrière avec une unique offre moteur pratiquement absent chez les autres jumeaux orienté vers le haut de gamme (le 2,0l turbo de 150ch) et un seul et unique niveau d’équipement très haut de gamme.

D’une façon générale, le look de camionnette aménagée même si c’est de façon astucieuse, imaginé dès le début du projet, a sans doute repoussé certains acheteurs potentiels. Et même si le Zeta a su tiré son épingle du jeu avec un positionnement et un design orienté vers le haut de l’offre, face au chiffres de vente des 806, Evasion et Ulysse, le Zeta s’est petit à petit fait dominer par ses propres jumeaux qui ont tour à tour obtenus un design plus avenant et des options leur donnant la possibilité de venir concurrencer le Lancia. Pour son malheur, le Zeta est le seul rejeton de la famille à ne pas avoir eu droit à une cure de jouvence durant son existence, contrairement encore une fois aux 3 autres.
Une des leçons retenue de ce clonage sera pour l’avenir de séparer la conception du monospace de l’utilitaire afin d’offrir plus de prestance et de standing et ainsi ne pas semer le trouble dans l’esprit des futurs acquéreurs.

A partir de l’été 2002, le Zeta laisse petit à petit la place à son remplaçant, le Phedra, nouvelle collaboration mais plus aboutie entre PSA et Fiat pour créer de nouveaux clones.

Les caractéristiques techniques :
2,0l 16v : 4 cylindres 1997cc, 136ch, 190 Nm de couple à 100 en 10,9s et vitesse maxi de 186 km/h
2,0l 16v : 4 cylindres 1997cc, 132ch, 190 Nm de couple à 100 en 10,9s et vitesse maxi de 186 km/h
2,0l turbo : 4 cylindres 1998cc, 150ch, 245 Nm de couple à 100 en 10,1s et vitesse maxi de 195 km/h

2,1l Turbo Ds : 4 cylindres 2088cc, 108ch, 250 Nm de couple à 100 en 12,1s et vitesse maxi de 175 km/h
2,0l JTD : 4 cylindres 1997cc, 110ch, 250 Nm de couple à 100 en 15,8s et vitesse maxi de 175 km/h

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