Lancia Lybra

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psal24
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Tournant luxueux :

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Après 10 ans de bons et loyaux service, il est temps pour la Lancia Dedra de passer la main à une nouvelle version plus en accord avec la nouvelle politique du groupe Fiat, Lancia ayant dorénavant un coté plus luxe que sportif et un gour prononcé pour l’élégance parmis les marques populaires du groupe Fiat.
Logique de groupe oblige, la nouvelle venue sera développée sur une base commune à plusieurs modèles : Alfa 156 et Fiat Bravo/Marea. Mais en cette fin des année 90, les finances du groupe sont à nouveau basses et si la synergie de l’étude de plusieurs modèles vendus sous différentes marques est bien un atout, chaque modèle ne sera pas traité avec la même attention.
Les leçons tirées de la Dedra seront aussi utilisées. Ainsi une carrosserie break sera proposée dès le lancement du modèle, cette carrosserie ayant rencontré un succès assez important.
Par contre, les moteurs purement Lancia qui avaient désertés les capots de la Dedra en fin de vie vont passer à la trappe, remplacés par une nouvelle génération qui se généralise dans tout le groupe.
Néanmoins, remplacer la Dedra n’est pas aisé car elle représente un beau succès pour la marque tiré par quelques modèles haut de gamme et sportif dont la Lybra devra se passer, un changement d’image qu’il faudra faire passer au clients les plus fidèles de la marque.

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Logique de groupe :
Le design de la Lybra sera à la fois riche et pauvre et sera la démonstration du manque de moyens du groupe à cet instant. Si l’intérieur se révèle relativement recherché pour donner un aspect de cocon et de salon (faux bois mais généralisation de l’alcantara), l’extérieur, sans pour autant être hideux, ne déclenche pas l’euphorie. Il y a une certaine élégance dans la sobriété de la robe qui est au final plutôt inattendue car on était en droit d’avoir une carrosserie qui donne envie à l’image d’Alfa Roméo et de sa 156 sortie 3 ans auparavant. La comparaison sur le plan esthétique avec la cousine est délicate mais les qualités de la nouvelle venue sont réelles.

La planche de bord est tout en courbes douces et légères qui donnent un aspect rassurant et apaisant. Un large pack (faux) bois est offert en série afin d’ orner la planche de bord et les portes, donnant l’aspect cossu, chaleureux et haut de gamme attendu par une Lancia. Le niveau de finition n’a plus rien à voir avec les approximations de la Dedra. Les leçons tirées de la 156 avec un retour à une qualité visible dès le premier coup d’œil se font immédiatement sentir. Les ajustements et les matériaux sont enfin d’un niveau digne de la catégorie.
L’alcantara se fait encore plus présent dans cet habitacle où sa présence chaleureuse depuis les années 80 dans les Lancia haut de gamme donne un cachet tout particulier, inimitable et quasi unique dans la production automobile encore à cette époque. L’alcantara recouvre encore plus que dans la Dedra les contres portes avec aussi un dessin des coutures sur les sièges qui sont plus travaillées afin de donner une impression visuelle plus cossue. Tout comme pour la Dedra, on peut commander sa Lybra avec divers coloris d’alcantara allant du beige au gris mais aussi en bleu.

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La Lybra se présente donc en berline et break sur un empattement de 2,595m avec une largeur de 1,745m pour une hauteur de 1,460mpour la berline et de 1,470m pour le break. La longueur des 2 carrosseries est identique : 4,465m.
C’est l’usine de Rivalta proche de Turin qui sert de site de production.

En ce qui concerne l’extérieur, c’est le centre de style du groupe qui est mis à contribution alors que ces dernières années, ce sont des intervenants hors du groupe qui définissaient les lignes des Lancia. L’inspiration est de revenir aux fondamentaux de Lancia des années 50 entre Appia et Aurelia. De ce fait, les lignes courbes tout en douceur et les feux avant ronds se sont tout de suite imposés comme une évidence. Afin de conserver une ligne classique, la Lybra est un e berline 4 portes avec malle arrière classique. Il n’y a pas de dérivée à hayon jugé moins luxueux car la catégorie des berlines premium reste dominée par ce type de carrosserie.
Pour le Break nommé SW (Sport Wagon), carrosserie de plus en plus tendance dans le haut de gamme, l’arrière conserve les arrondis jusqu’à sa porte de coffre avec l’ajout de joncs chromés sur le toit qui parcours toute la longueur de la voiture jusqu’en bas de la lunette arrière. Pas de barre de toit apparentes certes bien pratique mais qui casseraient la ligne et sont jugées trop utilitaire.

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Au niveau motorisation, en majorité, une nouvelle génération de propulseurs arrive. Trois moteurs essence et 2 diesels communs au groupe Fiat sont disponibles dès le lancement. Les Alfa 156 vont ainsi fournir leurs motorisations (plutôt réussies) aux Lybra. Si on ne retrouve pas les bons vieux blocs propre à Lancia, les nouveaux moteurs se veulent plus économes, plus modernes et fiables à souhait.
L’entrée de gamme est assuré par un 1,6l à 16 soupapes (1596 cc) de 103 ch déjà vu depuis quelques temps sous les capots des dernières Lancia Delta 2. Si ce bloc est volontaire il est un peu juste pour le poids en hausse de la Lybra par rapport à la Delta 2 et ne fait pas de miracle sur la route.
Ensuite, c’est un 1,8l de 130 ch toujours à 16 soupapes (1747 cc) avec variateur de phase (VVT) qui constitue le cœur de la gamme essence. Ce bloc a immédiatement été salué par la presse internationale pour son parfait compromis dans la gamme 156 dans sa version Twin Spark (double bougie d’allumage par cylindre) dont se passe la Lybra. Le moteur est typé plus confort et moins rageur.
Enfin, la haut de gamme est assuré par un 2,0l 16V de 155 ch (1998 cc) aussi bien disponible avec une boite manuelle à 5 rapports (comme sur tous les autres moteurs) ou une rarissime boite automatique dérivée de la Selespeed d’Alfa. Nommée Confortronic, elle conserve un levier de vitesse classique mais n’intègre pas de commande au volant pour le changement manuel des rapports. Ce moteur est l’exception qui confirme la règle dans la game Lybra puisqu’il ne provient pas de la 156 mais de la Kappa : c’est donc un 5 cylindres en ligne à la sonorité si particulière.

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En ce qui concerne les diesels, la Lybra a droit immédiatement à la nouvelle génération de turbo Diesel common rail (rampe commune haute pression) étrennée par la 156. Ces blocs sont modernes et consomment très peu tout en apportant une réserve de puissance importante dès les plus bas régimes. Et contrairement à la Dedra, la Lybra aura droit à 2 moteurs avec 2 puissances bien distinctes.
On retrouve donc le 1,9l JTD de 105 ch (1910 cc) et ses 255 Nm de couple (soit 75 Nm de plus que le 2,0l essence !) ainsi que le 5 cylindres 2,4l JTD (2387 cc) de 136 ch. Ces blocs à 8 soupapes sont appelés à évoluer rapidement pour en exploiter encore plus de potentiel et ont déjà été vivement appréciés par la presse internationale.

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Bien entendu, toutes les Lybra sont des tractions. Malheureusement, on ne retrouvera pas de transmission intégrale ou de moteur turbo essence qui sont l’apanage des modèles plus anciens et trop connotés sportifs. La nouvelle stratégie commerciale est de laisser Alfa Roméo qui a complètement intégré le groupe Fiat prendre le rôle de division sportive, laissant Lancia se redirigé vers le luxe. Les nouvelles Lancia doivent donc se passer de certains artifices, vestiges d’une époque où Lancia et Alfa jouaient sur le même terrain mais l’un contre l’autre. Lancia doit s’inventer une nouvelle image, plus proche de ce qu’elle était dans les années 50/60 ; une décision déroutante pour une partie de la clientèle fidèle.
Ce dos tourné aux productions des années 80 sera probablement fatal à la Lybra et à Lancia en général, la clientèle lui préférant même la cousine 156 pour son coté plus extraverti ou les berlines allemande pour leur coté plus rassurant et classique.

Si les trains roulants sont dérivés de la 156, ils ne sont pas 100% identiques, la Lybra étant orientée plus vers le confort et moins vers le dynamisme que la cousine de Turin.

Un véhicule réussi mais peu diffusé :
Le grand drame de la Lybra aura probablement été de le pas être aussi désirable que la 156 qui a connu un beau succès et ainsi de ne pas avoir été portée par les dirigeants. Aucun restylage durant ses années de production afin de relancer les ventes et la remettre au gout du jour n’est intervenu.
Présentée en 1999, elle sera vendue avec quelques évolutions dans la gamme jusque 2006 sous la même forme.

La gamme des Lancia Lybra s’articule autour de plusieurs niveaux de finitions.
Un modèle dit de Base (sans alcantara, sans bois mais avec des inserts façon titane, sans jantes alliage, sans vitres électrique arrière et sans anti brouillard avant) est disponible en France uniquement associé au 1,6l, au 1,8l et au 1,9l JTD durant les années de 1999 à 2004.
Suit immédiatement la LX, un très haut de gamme qui offre la commande la radio au volant, les rétroviseurs à réglage électrique, les 4 vitres électrique, la centralisation des portes à distance, un régulateur de vitesse, des jantes au dessin différents, l’ESP, un volant en cuir et une hifi Bose.
On peut choisir cette finition LX avec tous les moteurs disponible et même piocher dans le catalogue d’options pour augmenter encore le niveau d’équipement (changeur CD, GPS, sièges en cuir, toit ouvrant électrique).
Il est à noter que la Lybra se dote en première mondiale de la climatisation bizone avec une fonction de désembuage rapide, inédite à ce niveau de gamme, couplé à un ordinateur de bord complet présent sur le haut de la planche de bord. Nommé ICS (Integrated Control System), il sert aussi à piloter la radio, le changeur CD, un pré équipement GSM ou encore le GPS.

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Dès 2001, la gamme de motorisation évolue légèrement afin de se conformer aux nouvelles normes anti pollution. Si les moteurs essence vont parfois perdre en puissance, les diesel au contraire vont gagner quelques chevaux supplémentaires, début d’une escalade à la puissance pour les JTD face à la concurrence des diesel common rail qui se généralise.
Du coté des moteurs essence, les puissances varient peu, seul le 2,0l perd 5ch, avec des valeurs de couple qui évoluent légèrement.
La révolution est du coté des JTD qui gagnent tous les 2 en puissance, même si cella reste modeste : le 1,9l gagne 5ch pour passer à 110 et le 2,4l passe à 140ch.

Toujours en 2001, une nouvelle finition encore plus haut de gamme vient compléter l’offre : l’Executive ajoute à l’équipement de la LX un intérieur cuir dont les sièges se règlent électriquement avec une fonction chauffante remplaçant l’alcantara jusque sur les portes, la peinture métallescente, le régulateur de vitesse, la Hifi Bose avec GPS, le changeur CD, les rétroviseurs extérieurs rabattables électriquement, le rétroviseur intérieur électrochrome, et le capteur de pluie.

Elle se présente avec des jantes alliage d’un dessin différent. On peut commander cette finition avec les moteurs les plus puissants uniquement (2,0l 20V et 2,4l JTD).

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En 2003, la gamme est revue à nouveau en douceur, encore une fois, que ce soit au niveau des moteurs qu’au niveau des finitions mais seuls les 2 JTD évoluent pour encore plus de souplesse et abaisser les consommations. Le 1,9l JTD passe de 110 à 115ch alors que le 2,4l JTD atteint désormais 150ch contre 140 précédemment.

En 2003 toujours, la finition haut de gamme Executive sert à créer une version plus sombre dans sa présentation laissant un arrière gout sportif. Nommée Intensa, les sièges en cuir laissent place à un mélange cuir/alcantara avec une finition noir satiné sur les élément normalement en bois. Les panneaux de portes reviennent à l’alcantara. Les feux au xénon sont de série.

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Les jantes sont en étoiles et sont peintes en gris foncé pour renforcer le caractère plus ténébreux de cette finition.

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Elle n’est disponible qu’avec le 2,0l 20V et les 2 moteurs JTD.

Dans le courant de l’année 2003, le seul fait marquant est l’abandon de la finition Executive remplacée par l’Emblema. Elle perd l’intérieur cuir en série mais peut à présent être commandée avec le 1,9l JTD.

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A partir de 2004, la version Intensa, après seulement 2 ans est abandonnée. Plutôt que de tirer vers le haut de gamme sur un véhicule vieillissant, les versions vont se multiplier vers moins d’équipement et une présentation moins flatteuse en général.
La Lybra de base disparait au profit de la finition Business qui se dote légèrement mieux que l’ancienne version et est disponible uniquement avec le 1,6l 16V et le 1,9l JTD.
La finition LX sert à la création d’une version LS à peine moins dotée afin d’abaisser légèrement le cout sur les 1,6l 16V, 1,8l 16V et 1,9l JTD. La Hifi Bose disparait ainsi que le régulateur de vitesse accompagnés de quelques équipement de confort.
La confidentielle boite Confortronic disparait du catalogue en cours d’année.

La Lybra survie jusqu’au milieu de l’année 2006 avant de disparait sans avoir de véritable remplaçante dans la gamme. Il faudra attendre 2008 et la sortie de la Delta 3 pour retrouver une berline familiale de gamme moyenne chez Lancia mais sans malle arrière classique. Après environ 210 00 exemplaires (2 fois moins que la Dedra), la Lybra se retire discrètement des show rooms.

L’histoire aurait pu rebondir en Chine. Un tout jeune constructeur chinois, Zotye, acquière la licence de production de la Lybra dès la mi 2007 avec la ferme intention de la produire localement. Les équipements de production et tout l’outillage sont transférés et des prototypes sont construits. Une production est envisagée dès 2008 avec un objectif de 150 000 exemplaires par an. Malheureusement, le projet ne verra jamais le jour.

La version blindée ou protecta :
Cette version blindée vient complétée une offre que Lancia propose aux ministères depuis plusieurs années en modifiant profondément un modèle de série.
Elle se reconnait immédiatement à ses jantes façon Alfa 166. Elle est la seule Lybra à être équipée du 5 cylindres 2,4l essence de 170 provenant de la Kappa afin de compenser le surpoids du blindage.

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Les caractéristiques techniques :
1,6l 16V (1999 – 2000) : 4 cyl en ligne 1596cc, 103 ch, 144 Nm de couple
1,6l 16V (2001 – 2006) : 4 cyl en ligne 1596cc, 103 ch, 145 Nm de couple
1,8l 16V (1999 – 2000) : 4 cyl en ligne 1747cc, 130 ch, 164 Nm de couple
1,8l 16V (2001 – 2006) : 4 cyl en ligne 1747cc, 130 ch, 156 Nm de couple
2,0l 20V (1999 – 2000) : 5 cyl en ligne 1998cc, 155 ch, 186 Nm de couple
2,0l 20V (2001 – 2006) : 5 cyl en ligne 1998cc, 150 ch, 181 Nm de couple
2,4l 20V (protecta) : 5 cyl en ligne 2446cc, 170 ch, 226 Nm de couple

1,9l JTD 8V (1999 – 2000) : 4 cyl en ligne 1910cc, 105 ch, 255 Nm de couple
1,9l JTD 8V (2001 – 2002) : 4 cyl en ligne 1910cc, 110 ch, 275 Nm de couple
1,9l JTD 8V (2003 – 2006) : 4 cyl en ligne 1910cc, 115 ch, 275 Nm de couple
2,4l JTD 10V (1999 – 2000) : 5 cyl en ligne 2387cc, 136 ch, 304 Nm de couple
2,4l JTD 10V (2001 – 2002) : 5 cyl en ligne 2387cc, 140 ch, 304 Nm de couple
2,4l JTD 10V (2003 – 2006) : 5 cyl en ligne 2387cc, 150 ch, 308 Nm de couple