
Longue tradition des Ferrari v12 à 4 places :
Depuis les années 60, Ferrari a diversifié sa gamme de véhicule routier en proposant des versions à 4 places toujours équipées du fameux v12 maison. Ces coupés 2+2 ont rapidement représentés 50 % des ventes du constructeur. Puis les années 70, Ferrari lance aussi des modèles plus abordables équipés de v8 qui prennent la tête des ventes, supplantant toute la gamme équipée de v12.
Ceci explique peut-être pourquoi un modèle né en 1972 a pu survivre jusqu’en 1989 en évoluant par touche durant toutes ces années. De la 365 GT/4 2+2, à la 412 en passant par la 400, Ferrari ne propose plus de coupé de ce type à partir de 1989 dans sa gamme alors que la demande existe.
Il est grand temps de repartir d’une feuille blanche pour combler ce trou dans la catalogue du constructeur, ces modèles ayant construits une partie de la réputation de la marque.

Reprise à zéro :
Le moteur est nouveau. On reste dans le monde du v12 mais en partant d’un tout nouveau bloc codé 116 en usine. L’angle d’ouverture est de 65° contre 60 habituellement. Il est équipé d’un double arbre à cames et de 4 soupapes par cylindres. La lubrification est à carter sec et l’alimentation assurée par une injection Bosh Motronic 2.7.
Il délivre 442 ch à 6 250 t/m à partir de ses 5 474 cc (75x88). La cylindrée unitaire est donc de 456 cc, ce qui donnera le nom à cette nouvelle Ferrari. Le couple est de 550 Nm dès 4 500 t/m. La 456 file à 307 km/h et n’a besoin que de 5,3s pour faire un 0 à 100 avec un kilomètre départ arrêté en 23,3s.
Une boite de vitesse à 6 rapports montée à l’arrière et un différentiel à glissement limité complètent la motorisation. Ceci permet une répartition des masses pratiquement à 50/50 entre l’avant et l’arrière, le bloc étant monté en position centrale avant.
Le moteur ne nécessite plus un démontage complet pour le changement des courroies. La rapidité et la facilitée d’entretien de la mécanique devient une préoccupation de plus en plus présente chez Ferrari qui a été initié ce changement durant les années 80.

Le dessin est comme toujours l’œuvre de Pininfarina, le studio partenaire historique de Ferrari. Le dessin extérieur est dû à Pietro Camardella alors que l’intérieur provient de Maurizio Corbi, le tout sous la houlette de Lorenzo Ramaciotti.
L’inspiration provient de la Ferrari 365 GTB/4 avec le long capot, l’arrière qui parait ramassé et presque tronqué. Avec les années 90, Ferrari revient aux feux arrière ronds mais n’abandonne pas encore les feux avant escamotables.


A l’intérieur, on trouve du cuir Connolly un peu partout. Les sièges avant sont à réglages électrique, la climatisation est automatique, un système audio avec un changeur 10 CD est monté, associé à 8 HP… L’équipement est complet pour ne pas dire pléthorique. Tout est pensé pour le confort des occupants. Un gros effort a été fait pour améliorer celui des sièges par rapport à ce que propose Ferrari jusque-là. La qualité de finition fait un bond en avant important sans toutefois devenir une référence.
Comme toujours en option on peut obtenir une ligne de bagages exclusif qui optimisent l’espace de chargement de la malle arrière de 300 l.




La 456 apporte plusieurs innovations pour le constructeur au cheval cabré comme la direction à assistance variable, une suspension pilotée avec 2 réglages (sport et confort), une boite à 6 rapports et une aérodynamique active avec un volet se déployant sous le bouclier arrière entre les 4 sorties d’échappement. Cet aileron s'abaisse automatiquement à partir de 120 km/h pour améliorer la stabilité et l'adhérence de la voiture puis se replace en position haute dès que la vitesse repasse sous les 80 km/h.
La majeure partie de la carrosserie est en aluminium, les panneaux étant soudés au châssis qui est en acier. Les pare chocs avant et arrière sont en fibre tout comme le capot.
Le freinage est à 4 disques, chaque étrier ayant 4 pistons avec du 330 mm à l’avant et du 310 mm à l’arrière. Les jantes sont de 17 pouces à 5 branches équipées de 255/45 à l’avant et 285/40 à l’arrière.
Elle mesure 4,730 m de long pour 1,930 m de largeur sur une hauteur de 1,300 et pèse 1690 kg. L’empattement est de 2,600 m.
En ce qui concerne la production de la 456, le process est habituel : Pininfarina produit les caisses et les envoie à Maranello pour qu’elles reçoivent les moteurs et les finitions.
1992 – 1998 : 456 GT
Ferrari présente la 456 GT à Bruxelles en 1992 pendant les célébrations des 40 ans de l’écurie Francorchamps, le célèbre importateur belge de la marque. Elle est lancée alors que la gamme Ferrari ne comporte plus que la 348, un modèle équipé d’un v8 et de la 512 TR, qui est la descendante technique des Testarossa et 512 BB. La gamme est particulièrement réduite et surtout vieillissante. Une présentation au public a aussi lieue durant le salon de Paris le mois suivant avec une commercialisation qui débute début 1993 alors que la production a débutée dès la fin 1992.
Les premiers essais effectués par la presse spécialisée louent en cœur le design particulièrement réussi du coupé GT de Maranello. Les Ferrari étaient connues pour être parfois difficiles à conduire, surtout à froid avec des boites de vitesses rétives. La 456 GT étonne son monde par sa facilité de prise en main et son absence de caprice. De même, si la direction assistée a mis longtemps à s’imposer chez Ferrari, celle de la 456 est une grande réussite. L’amortissement et le confort général sont d’un niveau encore jamais vu sur une GT au cheval cabré et feront date.
A sa sortie, la 456 GT est la 4 places la plus rapide du monde encore commercialisée à ce moment-là mais seulement la seconde produite si on compte la Porsche 959.
La première grande évolution arrive pour 1995. Un airbag côté conducteur, devenu obligatoire, est monté entrainant un changement de dessin du volant qui passe de 3 à 4 branches.

Alors que la Ferrari 412 faisait le gros de ses ventes avec la boite automatique, la 456 n’en propose même pas en option avant 1996 avec la sortie de 456 GTA. La boite est classiquement à convertisseur de couple en provenance de FF Developments, à Livonia Michigan, une filiale de General Motors, et ne comporte que 4 rapports.
Les performances sont en léger retrait avec un à 100 en 5,5s et 298 km/h de vitesse maxi. Elle privilégie clairement la douceur de conduite à la réactivité tout en ajoutant un bon quintal au poids total de la 456.
Ce modèle va rapidement réaliser 50% des ventes à venir. La 456 sera la dernière Ferrari à être équipée d’une boite automatique à convertisseur.

Toujours en 1996, l’injection Bosh passe à la version Motronic 5.2 alors qu’au même moment, les caisses ne sont plus assemblées par Pininfarina mais par Ferrari directement dans sa toute nouvelle usine après 1 435 exemplaires produits.
Entre 1992 et 1998, 1 536 exemplaires de 456 GT ont été produits dont 403 de GTA.
1998 – 2004 : 456M
En 1998, Ferrari rafraichit la 456 GT et la transforme 456M GT pour Modificata. La présentation intervient durant le salon de Genève en Mars.
Coté style, Pininfarina rafraichit à peine le coup de crayon en la personne de Ken Okuyama. Les différences sont subtiles car le dessin d’origine plait encore énormément. La calandre est plus large et intègre désormais des antibrouillards ronds. Le capot moteur ne présente plus d’aération et est désormais en carbone alors que les prises d’air pour les freins sont déplacées. A l’arrière, le volet mobile dans le pare choc disparait et la plaque d’immatriculation est repositionnée.
L’objectif est surtout d’améliorer le refroidissement et l’aérodynamisme.


L’intérieur en revanche est totalement revu. La qualité générale est grandement améliorée avec des jeux mieux maitrisés et une qualité des matériaux en hausse. Les sièges sont nouveaux tout comme le tableau de bord qui passe de 5 à 3 cadrans, les 2 autres indicateurs migrant au niveau de la console centrale. Une nouvelle installation audio est aussi montée avec une nouvelle plage arrière et son 3ème feu stop.
Les sièges avant toujours à réglage électrique disposent également d'une fonction mémoire et reviennent à leur position prédéfinie lorsqu'ils sont déplacés pour permettre aux passagers d'accéder aux sièges arrière.



Coté technique, la géométrie de la suspension avant est modifiée afin de réduire la plongée en cas de freinage alors que les disques de la 550 Maranello sont désormais montés. Le contrôle de traction est offert en série.
Si le moteur reste inchangé, l'ordre d'allumage des cylindres a été modifié pour un fonctionnement plus fluide.
La version à boite automatique nommée 456M GTA est toujours au catalogue.

Durant le salon de Genève 2002, Ferrari présente la 456 Scaglietti. Ce modèle a été commandée par Michael Schumacher, pilote de formule 1 pour la Scuderia Ferrari.
La Carrozzeria Scaglietti propose un programme de personnalisation avancé pour les 456. Le modèle exposé démontre les différentes possibilités offertes comme une peinture bicolore, un intérieur en cuir gris personnalisé avec des coutures rouges comportant une plaque contenant la signature de Schumacher et les années de championnat de course de Formule 1, une climatisation bizone, des jauges retravaillées et des freins Brembo percés.
La voiture est également connue sous le nom de 456M GT Schumacher Edition Au total, 30 voitures ont été produites, dont seulement 10 avec la transmission manuelle à 6 rapports.


La production de la 456M GT stoppe en 1998 afin de laisser la place à la 612 Scaglietti. On dénombre 688 exemplaires commercialisés en boite manuelle et 650 en boite automatique. Au final, la 456 a connu 3 289 unités.
Les caractéristiques techniques :
GT et M GT :
V12 ouvert à 65°
2 double arbres à cames en tête 4 soupapes par cylindres
5474 cc : 88 x 75
442 ch à 6 250 t/m
56 m/kg à 4 500 t/m
Boite manuelle à 6 rapports
309 km/h
0 à 100 : 5,3s
GTA et M GTA :
V12 ouvert à 65°
2 double arbres à cames en tête 4 soupapes par cylindres
5474 cc : 88 x 75
442 ch à 6 250 t/m
56 m/kg à 4 500 t/m
Boite automatique à 4 rapports
298 km/h
0 à 100 : 5,5s
Les 456 hors-série :
456 GT Saloon :
Le carrosserie Pininfarina a réalisé de nombreux modèles pour le Sultan de Brunei sur la base de la 456. Le premier est une version à 4 portes produite en 5 exemplaires en 1995.


456 GT Venice :
A partir de la 456 GT Saloon à 4 portes, Pininfarina a aussi produit pour le même client 5 breaks nommé Venice vers 1995 ou 96. Après la livraison du dernier exemplaire le Sultan en a commandé un 6 ème. Un 7 ème break a été produit mais sa destinée reste inconnue. Chaque modèle aurait couté plus de 1,5 million de dollar.


456 GT Spyder :
Toujours pour le Sultan, Pininfarina a réalisé 2 cabriolets avec un arrière repensé.



456 GT Straman :
Straman, un carrossier de Californie a réalisé 3 cabriolets sur la base de 456 GT. Mike Tyson a été le propriétaire de l’un des modèles qui a nécessité un investissement de 50 000 dollars pour la transformation.


Il existe aussi une version unique à toit targa commandée par Shaquille O’Neal.

